samedi, 29 septembre 2012

Aujourd'hui, fait de mes mains…

Puis-je dire que je l’ai fait avec mes mains ? 

Si j’étais honnête, je parlerais plutôt de mon oeil, voire de mes oreilles, mais l’appareil photo, ce sont bien mes mains qui le tenaient, ce sont mes doigts qui trituraient boutons et mini joystick pour changer le capteur de mise au point, enfin c’est mon index qui a appuyé sur le déclencheur, non ?

Alors je peux dire que ce soir, au Baiser Salé, c’est bien avec mes mains que j’ai pris des photos de Thierry Fanfant et de son groupe. Du jazz caraïbéen, très sympa. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Thierry est aussi le bassiste de Lavillier, entre autres…

Bon ben j’ai encore quelques photos à traiter ;-)

Thierry Fanfant Project

Derrière la porte bleue...

L’on avait coutume de penser que la liberté était de l’autre côté de la porte bleue, qu’une fois passé, nul ne nous dérangerait et que nous étions tranquilles de nous laisser aller aux rêveries multiples et variées, de plonger dans la lecture d’un livre, ou pire d’une bande dessinée ; chose honnie dans la maison du grand-oncle. D’ailleurs, nul ne savait qui les avait déposés là ! Une pile de pied Nickelé auquel se mélangeaient quelques « Coeur Vaillant » d’une époque incertaine.

Mais cette liberté devait se mériter ! N’imaginez même pas de vous y promener à tout bout de champs. C’était chacun son tour, et Marta y veillait ! Gare à celui ou celle qui abuserait, il risquait de passer à la question !

Et puis le chemin était périlleux, si seulement cent mètres séparaient le seuil de la cuisine du bleu de la porte, nul n’oubliait les mille dangers qui dans nos esprits d’enfant le jalonnaient. Les orties qui venaient chatouiller les mollets, les serpents — je sus plus tard qu’il s’agissait surtout d’orvet, peu importe — hautement venimeux qui tranquillement se faisaient dorer la pilule juste sur la grande pierre chaude du milieu ; obligeant à un détour griffu à travers les ronces. Les escadres de guêpes, voire même de frelon, qui adoraient défendre l’accès au lieu convoité ; et des fois mêmes la pluie s’en mêlait !

Et je ne vous parle que du jour, parce que la nuit, à espérer qu’il y a de la lune, vous risquiez en plus de vous démolir pied et cheville sur quelque traitre marche de cailloux ou viles racines que l’obscurité aime à vous dissimuler ; sans compter sur le loup et autre monstre capable de surgir à tout instant.

Donc nous préférions les visites diurnes au noctambule trop dangereux pour les enfants que nous étions. Sauf cas de nécessité absolue, évidemment !

Mais le pire du pire, c’est quand, une fois tous les obstacles bravés, alors que vous posez enfin la main sur la poignée de la délivrance, celle-ci vous résiste, la porte reste close, et une voix crie de l’intérieur. « Y’a quelqu’un, c’est occupé ! »

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Chez les impromptus littéraires, ils consacrent le thème de cette semaine à la liberté : ” soit un texte en vers ou en prose qui évoque ce que vous allez découvrir en franchissant ce portillon, ultime étape avant la liberté.”

porte bleue (© Toncrate)




Crédit photo ©Toncrate