Je regarde la mer pour essayer de faire passer cette sourde appréhension qui me tenaille.
Elle est en retard, normale, c’est une fille.
Il fait beau, des enfants font un château de sable, un bateau au loin suis sa route toutes voiles gonflées, la marée tranquillement remonte la plage.
Que va-t-on se dire, que va-t-on faire, et si je m’étais gouré, et si ce n’était pas du tout ce que j’ai ressenti, si elle venait juste causer avec un ami ?
Non, les mots ne mentent pas… quoique que… mal interprété…
La prendre dans mes bras ? lui dire d’abord bonjours ? l’embrasser goulûment à la Hollywood ?
Envie brusque de partir, d’aller ailleurs, de nager loin d’ici, non je me suis trompé…
Je la sens, instinct, prémonition ou juste mes antennes ultra-sensibles ; je me retourne, elle arrive, je la vois, belle, si belle…
Mes jambes qui voudraient fuir, mon corps qui restes accoudé à la balustrade dans un faux «je suis sûr de moi».
Ses yeux bleus dans les miens, oublier tous les scénarios, les calculs…
Pas un mot, juste un baiser, le premier, déposés au coin de ses lèvres, une larme sur sa joue et je retiens les miennes ; je suis l’homme…
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…
Ou pas…
L’amour est un éternel adolescent…
Ce mois-çi : Jean Ferrat ; la chanson du jour : Nul ne guérit de son enfance.
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