mardi, 16 juin 2015

Affranchis...

J’ai toujours aimé les lettres, en écrire, en recevoir, en envoyer, en imaginer…

Des lettres d’amour, des lettres de vie, des lettres d’envies

Toute celle écrite, un jour envoyé…

Et puis celles jamais parties…

Souvent elles parlent d’amour…

D’amour impossible…

D’amour envolé…

Écrit à l’encre de mes larmes

Ou à la plume de mes joies

Des fois enflammées

Souvent maladroite

Mais toujours sincères…

Quand je pense qu’aujourd’hui un simple raccourci clavier suffirait à tout effacer…

Tout…

Que restera-t-il des jeunes histoires d’amour ? De ces lettres que nos parents entouraient d’un ruban bleu ? De celle que je garde précieusement dans une boîte à biscuit ?

Et elles ?

Ont-elles gardé mes lettres ?

 

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Le mot du jour : Lettre
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Je vais encore me faire des amis...

Il y a des personnalités très tranchées, que l’on aime ou que l’on déteste, mais qui ne laissent pas indifférentes. Jean-Pierre Mocky est de celle-là !

 

Autant vous dire que moi je suis fan du bonhomme, même si des fois, surtout l’âge venant (le sien !) il fait franchement vieux con.

 

À l’époque où je traînais mes Clark dans une école de cinéma, il faisait parti, avec Polansky, de mes modèles en termes de réalisateur.

Atypique, touche-à-tout, multigenre, multistyle, pouvant passer d’un polar haletant à une guignolade délirante ; sachant faire vivre la caméra différemment.

Et puis surtout libre !

Libre de faire les films qu’il voulait, comme il le voulait, avec qui il le voulait, mettant un pied, juste ce qu’il faut, dans le système, sans se faire bouffer, mais pour pouvoir exister.

Un gars capable de faire autant de chefs-d’œuvre que de véritables navets mérite toute mon admiration.

Pour le plaisir d’un « À mort l’arbitre », « d’un drôle de paroissien » ou d’un « Miraculé » on peut bien lui pardonner les gâchages de pellicule pour des trucs dont je préfère oublier le nom.

Et puis, tout macho qu’il est, grande gueule et sale caractère, ce mec est entier et honnête, chose rare de nos jours. Il vit pour sa passion, le moindre sou gagné repart dans un film, bon ou mauvais ; faut dire qu’il est prolixe le gars : 62 à ce jour en tant que réalisateur, alors si on rajoute ceux comme comédiens ou la télévision et autre court métrage…

Bref j’aime ce personnage atypique, parfois agaçant, mais pleins d’entrains et de vie !

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Et avec « Je vais encore me faire des amis », son livre, je me suis régalé.

Règlement de compte à la sauce Mocky d’un nonagénaire qui n’a plus à se préoccuper de son avenir.

Une méchanceté acérée qui tape pile où il faut, un peu à la Jean Yanne, en plus brut de décoffrage peut être.

Il y a de l’amour aussi, parce que ceux qu’il aime, il met autant de soin à te les encenser et les faires grimper au Nirvana du panthéon de ses idoles, qu’il mettra à massacrer l’impétrant détesté.

Et pour l’ami qui l’a déçu, un art parfait du passage de pommade juste avant de t’en asséner une, en loucdé, dont tu te relèves difficilement.

C’est cinglant, c’est méchant, quelques fois gratuitement ; les risques du genre.

Vaniteux, bien sûr, le monsieur à l’ego bien placé, mais il peut se le permettre !

Je pense que quelques dents ont dû grincer à sa lecture…

 

Si vous aimez l’insolence et les grandes gueules ; le non politiquement médiatiquement correct, c’est à lire absolument.

 

4° de couverture :

 

Amateurs de révélations, réjouissez-vous !

Adeptes du politiquement correct, abstenez-vous.

 

 

Jean-Pierre Mocky n’est pas seulement une légende du cinéma français. Inclassable et rebelle, il ressemble aux personnages de ses films.

 

« Langue de bois, connais pas ! », telle est la devise de Mocky l’indomptable, dont la filmographie illustre ses révoltes et indignations. Scandales politiques et religieux, crimes sexuels, abus de faiblesse : tirant à vue sur la bien-pensance, il a souvent payé cher son indépendance et son franc-parler. Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, il troque sa caméra contre une plume bien affûtée… et tout le monde y passe ! Famille, amours, réalisateurs, acteurs : la mémoire vive et le verbe haut, voici une savoureuse galerie de portraits, riche en coups de coeur, coups de gueule et coups de sang. Car, s’il a su nouer des amitiés durables dans le métier, sa route est semée de fâcheries d’un soir et de brouilles définitives. Bourvil, de Funès, Delon, Deneuve, Visconti, Chaplin, Serrault, Godard, Eastwood et bien d’autres jalonnent son parcours atypique, pour le meilleur et pour le pire. Qu’importe ! Son amour du cinéma prévaut sur le reste. Après quelque soixante ans de carrière, il tourne plus que jamais et c’est loin d’être terminé.

 

Mais au fond, qu’est-ce qui fait courir Mocky ? On le découvre au fil de ce récit truculent, sulfureux, drôle et nostalgique où, évoquant sans fard ses blessures de jeunesse, il nous dévoile une autre sensibilité, inattendue.

 

 

 

Jean-Pierre Mocky a réalisé plus de soixante longs-métrages.