Oui je sais, aujourd’hui je suis ronchon ; dès potron-minet, les éléments étaient contre moi ! La météo bien sûr, et puis l’informatique non conciliante, et puis les nouvelles du journal et puis le boulot, et puis…
Bref, ce que l’on appelle des fois « une journée de… »
Mais bon, ce soir c’est la fête de la musique…
Ouep…
« Tu fais quoi toi ? »
Heu…
Tiens c’est le programme…
Ouais, je sais…
Je sais…
Et je me rappelle…
Je suis sûrement un vieux con, mais cette impression prégnante d’avoir vécu dans ma jeunesse une époque rare ; celle, fugace, d’une rare liberté, d’une rare folie inimaginable aujourd’hui, des premières années Mitterrand.
Le mot d’ordre des premières fêtes de la musique, était juste : « descendez dans la rue et faite de la musique, avec n’importe quoi s’il le faut… », rien d’organisé, c’était des groupes à tous les coins de rue, des rencontres improbables, du bon comme du mauvais.
Je me souviens d’une virée parisienne dans la deudeuche d’un pote, d’une ambiance comme je n’en ai jamais revécu.
Il devait y avoir une seule scène officielle, genre à Bastille ou Nation ; même pas certain… Ptéte que je confonds avec le concert de « touche pas à mon pote »…
Aujourd’hui c’est programme, scène officielle, déclaration obligatoire aux autorités… Plus de gratteux chantant la misère au coin de la rue, ou de quatuor délirant dans ce petit coin du parc, juste pour le bonheur de jouer…
La spontanéité, cela ne se conçoit plus, ce peut être dangereux et puis ça ne rapporte rien…
Je suis descendu voir ce qu’il y avait sur notre belle place de la mairie. Une scène assez grande et des groupes que je suppute locaux ; l’intention est louable…
Si le matos de sonorisation, du Christian Heil, n’est pas mauvais, je n’en dirai pas autant des branquignols derrière les manettes. En gros, on entendait bien la basse, mais le chanteur ou la guitare, il fallait tendre l’oreille…
Je suis méchant ?
OUI !
Et j’assume !
Je sais de quoi je parle, 30 ans de métiers audiovisuels et marre de voir de plus en plus de bons ingés du son sur la touche parce que trop cher et d’entendre ce que l’on entend de plus en plus, parce que merde, c’est simple le son, c’est simple la vidéo, c’est simple la lumière, à la portée du premier venu sous payé…
Ouep, ce soir je suis grincheux…
Comme toute cette journée…
Ouep, je mords !
Je vous ai prévenu…
Et alors ?
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