lundi, 19 décembre 2016

Ouvrir la bonde...

Professionnellement, la journée n’avait pas été simple, et le lendemain se promettait du même acabit. Le stress de bien faire son taf en faisant fi des pressions des uns et des autres et avec des moyens pas toujours à la hauteur du résultat attendu.

J’étais un peu tendu dans le métro, en me rendant au concert d’Ibrahim Maalouf ce soir-là à Bercy.

Et puis, sûrement, il y avait aussi toutes ces bonnes émotions accumulées ces derniers mois avec ma belle amoureuse, tout ce que nous vivons intensément, ce que nous nous disons, nous promettons…

 

Cela s’est passé sur cette musique que « par décence il ne pouvait pas appeler Beyrouth, mais ce soir Alep ».

 

Ce morceau calme, beau, un peu triste par moments, plein de sensibilité…

Ce public de 16 000 personnes qui brusquement fait silence, comme en recueillement ; ambiance étrange alors que depuis le début ce n’était que bruit et cris d’une foule en liesse.

 

C’est arrivé à peu près au milieu de l’interprétation, je n’ai rien pu faire, les larmes sont montées, comme ça, ni de tristesse ni de joie, juste un trop-plein émotionnel qui avait l’obligation, tôt ou tard, de s’évacuer.

Ces larmes ne devaient rien à la sombre situation d’Alep qui pourtant mériterait des fleuves lacrymaux, non c’était simplement moi, le besoin de me vider, comme sous l’effet d’une soupape de sécurité.

 

La musique est là, il fait sombre, j’ai tout gardée pour moi ; c’est fou comme cela fait du bien de pleurer un bon coup…