vendredi, 1 décembre 2017

Suis pas un imbécile...

Des fois, je me sens un peu imbécile en lisant certains livres, dont le but est justement de me démontrer que l’imbécillité est partie intégrante de la nature humaine !

 

« L’imbécillité est une chose sérieuse », de Maurizio Ferraris, aux éditions PUF, est un petit traité philosophique passionnant, même si pas toujours facile à appréhender, sur ce trait de caractère universel de l’être humain. Peu importe, l’âge, la race, le genre ou la nationalité, l’instruction ou la richesse, la couleur des cheveux… L’imbécillité touche tout le monde, tous les milieux, les grands comme les minuscules.

 

Un délice de lecture, plein d’humours et d’érudition ; je le confesse, j’ai dû relire certaines pages pour tout bien comprendre !

 

Alors, imbécile ou pas ?

 

Je vous laisse juge…

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4e de couverture :

 

Chaque époque a ses menteurs, ses vantards, ses imposteurs et ses imbéciles. Qu’il s’agisse de l’imbécillité des masses ou de celle de l’élite, les figures que prend cette spécificité humaine sont infinies. Écrivains et philosophes se sont penchés sur ce redoutable moteur de l’action, quand ils ne se sont pas eux-mêmes laissés prendre à son piège.

Dans une série de variations sur cette défaite de la pensée, Maurizio Ferraris s’interroge sur la puissance de l’imbécillité – qui n’est pas toujours, quoi qu’on en dise, le propre des autres – et la capacité de renouvellement des crétins.

 

Citation :

 

« Comme l’observa Ortega y Gasset, l’homme de bon sens est éternellement tourmenté par le soupçon qu’il est un imbécile et voit s’ouvrir devant lui l’abîme de l’imbécillité, tandis que l’imbécile est fier de lui ».

 

 « [À propos d’internet] Tout est publié, littéralement, à la vitesse de la lumière : C’est une apocalypse sans messianisme, dès lors que la révélation totale ne se fait pas même attendre un instant. Pour ne donner qu’un exemple, qui aurait plu à Baudelaire, le futur premier ministre belge Yves Leterme s’est trompé d’hymne national et, au lieu de chanter La Brabançonne, a entonné la Marseillaise. Naguère, personne ne s’en serait aperçu, ou du moins la chose aurait été oubliée ou transfigurée en un mythe. Il n’en va plus ainsi de nos jours et, peut-être pour l’éternité, on peut voir l’homme politique belge répéter sa gaffe sur YouTube ».

 

« L’imbécillité est le propre de la modernité parce qu’avec les potentialités offertes par le monde moderne le stupide se révèle mieux qu’à toute autre époque recueillie et silencieuse. »

 

« Le progrès existe: par exemple nous vivons plus longtemps, et les légions d’imbéciles d’aujourd’hui sont beaucoup moins imbéciles que leurs aïeux - sinon, je le répète, qu’on les entend davantage. C’est là le point central : oublions Rousseau, l’homme n’a pas chuté, il est structurellement imparfait et insatisfait. L’imbécillité, la stupidité sont ces états ordinaires ».

 

« Qui est conscient d’êtres imbéciles a priori moins imbéciles que celui qui ne le sait pas. L’autoconscience va de pair avec la découverte de la médiocrité ».