mardi, 11 juin 2019

Idiss...

Humeur paradoxale à la lecture de « Idriss » de Robert Badinter ; j’ai bien aimé, et en même temps je ressens comme une déception que je n’arrive pas à vraiment cerner. En en parlant avec l’amoureuse, l’on a émis l’hypothèse que cela était peut-être dû à une attente émotionnelle un peu déçue.

 

Je m’explique, c’est alors qu’il était invité à l’émission « La grande librairie » que Robert Badinter m’a donné envie de lire son ouvrage. À l’écouter ainsi parler de sa grand-mère maternelle, avec tant d’amour, tant de fierté, tant d’humilité, la charge émotionnelle était très importante ; et c’est justement la puissance de cette émotion qui manque au livre.

 

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce livre est digne de la plume du Maître, très bien écrit ; simplement, la manière dont il en parle à l’oral entre intonation, voix, mimique est bien plus forte que la froideur toute relative de l’écriture.

 

Dans ce « Roman » (auto)-biographique il nous raconte la vie de sa grand-mère.

 

Comment, chassé par l’antisémitisme et la révolution, en trois générations, l’on passe de la pauvreté la plus absolue d’un jeune couple vivant au fin fond d’un  village oublié de l’empire russe,  à la jeunesse d’un garçon qui deviendra un des plus grands hommes que notre pays a connu ; celui qui fera sortir la France de l’ère de la barbarie (mais ça, à la fin du livre, le petit garçon alors juste adolescent ne l’imagine pas encore !).

 

Ce livre est d’autant plus passionnant que l’on sait que c’est une histoire vraie.

 

Malgré mes réserves toutes personnelles, je le conseille vivement.

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4e de couverture :

 

J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914.

 

Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé.

 

Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils.

 

R. B.