vendredi, 8 novembre 2019

Deuil...

L’autre soir, avec l’amoureuse, nous causions deuils et son approche. Allez savoir pourquoi, au cours de la conversation m’est revenue un souvenir, celui d’un livre qu’une amie m’avait offert quand mon père est décédé en 2007.

 

Pour être honnête, je ne me rappelais plus de l’histoire, mais seulement que d’une certaine façon ce livre m’avait aidé sinon fait du bien.

J’ai été jeté un œil dans la bibliothèque, l’ai retrouvé et prêté à l’amoureuse.

 

Le petit opuscule fut vite lut et sa réaction fut de dire que si le début est un peu difficile, rappelant forcément des souvenirs que tout endeuillé à connus, la suite était sympathique.

 

Je l’ai relu à mon tour et je confirme ce sentiment !

 

Ce livre est « Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? » de Mathias Malzieu aussi connu comme le chanteur compositeur du groupe Dyonisos.

 

Il s’agit en fait d’un conte où il raconte de manière poétique la traversée du deuil de sa mère grâce à une ombre qu‘un géant lui prête à cette fin.

Tantôt triste souvent drôle, je sais aujourd’hui pourquoi je n’ai pas oublié se livre plus de 10 ans après ; il aborde avec douceur et poésie ce difficile sujet qu’est le deuil.

4° de couverture :

 

” Comment on va faire maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu’est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu’est-ce qui se passe pour toi là ?

Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? ” Mathias, une trentaine d’années, mais une âme d’enfant vient de perdre sa mère. Sans le géant qu’il rencontre sur le parking de l’hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, ” docteur en ombrologie “, soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur… Il le fera grandir. Mathias Malzieu nous entraîne dans un monde onirique, intimiste et poignant, dans la lignée d’un Lewis Carroll ou d’un Tim Burton.

 

Mathias Malzieu est le chanteur du groupe Dionysos. Après un recueil de nouvelles très remarqué, 38 mini westerns, il signe ici son premier roman.

 

Citation :

 

« Alors on avait peur et mal. Mais ce n’était rien à côté du vide qui nous a explosé silencieusement à la gueule avec le petit « c’est fini » de l’infirmière. Tout le monde avait peur. Peur que tu partes. Et maintenant que tu es partie, on a encore plus peur. »

 

« Je tisse comme une araignée du ciel le fil qui relie les rêves et la réalité et dans ma toile j’embarque l’espoir absolu ».

 

« Tout va te paraître dérisoire, mais n’abandonne rien. Ne cède rien au désespoir ! Utilise tes rêves. Et même s’ils sont cassés, recolle-les !

Un rêve brisé bien recollé peut devenir encore plus beau et solide »

 

« Je me résous à aller dans mon lit. Je prends mon assomnifère et j’ouvre le premier livre que m’a donné le géant. Il ressemble à un vieux grimoire, mais format poche. La couverture est aussi épaisse et rugueuse que l’écorce d’un arbre. Je le manipule comme j’aime le faire avec mes livres fétiches. Passer le plat de la main dessus, l’ouvrir, le fermer, le feuilleter en accéléré à l’aide du pouce, m’arrêter au hasard sur une page, lire un passage, goûter les mots comme on trempe le doigt dans une sauce, et renifler l’odeur du papier tout neuf, ou tout vieux, de la colle aussi, entre les pages. »

 

« Les jours passent, la nuit reste. Maintenant, tu me manques. Des fois c’est tes bras, des fois c’est tes pas dont je crois reconnaître le bruit. La plupart du temps, c’est toi en entier. »

 

« À soixante ans passés, ma mère a eu une crise de poésie. Elle s’est mise à écrire des petits textes, des histoires cachées en elle depuis trop longtemps. »

 

« Est-ce qu’il ne fait pas trop froid là-bas, est-ce que tu sais les fleurs sur le toit de toi, est-ce que tu sais pour l’arbre que l’on va devoir couper, est-ce que tu sais pour le vent qui agite les volets de la cuisine et secoue ton ombre sur le carrelage? »