Pour bien commencer l’année, j’ai profité du 1er janvier pour aller visiter l’exposition Hooper. Pour être honnête, c’était un des rares jours où, au 20 novembre, il restait quelques places à réserver.
1/4 d’heure d’attente, c’est peu si j’en juge parce que d’autre, bien que muni de billet, on vécut.
Dans l’ensemble, j’ai bien aimé, mais je reste quand même mitigé sur quelques point. Pour être honnête, je connais peu Hooper, en étant resté à ses toiles les plus connus.
Le début est assez étrange, puisque pendant quelques minutes nous avons eu l’impression d’être rentrés par la sortie. Un grand mur d’explication dans la première salle, qui oblige à revenir sur ces pas pour finir de lire.
Puis quelques tableaux sans explication et qui ne sont pas d’Hopper, c’est sur un mur un peu plus loin que nous découvrirons qu’en fait ce sont des amis et des peintres qui l’ont influencé…
Bref pas très clair et un peu décontenancé.
Dans la partie « Hooper illustrateur de magazine », je me suis pris à rêver qu’il soit né une génération après, son trait, son dessin n’aurait pas fait tache dans la bande dessinée moderne, celle d’Hergé entre autres !
J’y aurais bien vu une histoire, des cases, des bulles…
L’on suit bien son évolution touche-à-tout artistique, dessin, peinture gravure. Son style et son trait qui s’affirme.
Il me semble qu’il aurait fait un bon photographe, beaucoup de ses points de vue sont atypiques en peinture, entre décadrage et sens du détail.
Peu de personnage dans ses peintures, et toujours cette sensation de mannequin de cire, qui donne une impression figée. J’aime beaucoup.
A contrario, le rendu des mouvements n’est pas son truc, comme ce voilier censé prendre la vague, et qui fait penser aux trucages Hollywoodien des années cinquante tellement on n’y croit pas.
Il n’empêche que je reste fasciné par son travail sur la lumière. Souvent l’on a l’impression qu’elle sort du tableau, qu’il y a une source lumineuse de planqué qui donne un effet de profondeur, presque de la 3D avant l’heure !
Mon grand regret, c’est cette foule qui visite en même temps que vous. Trop de monde, ce qui gâche un peu le plaisir.
Qui de cette dame qui se met juste entre vous et le tableau que vous regardez, qui de ces enfants qui se font chier et courent partout…
En tout cas, malgré mes quelques remarques, je me suis bien fait plaisir, et j’avoue que j’y retournerais bien, plus au calme.
Si vous pouvez, n’hésitez pas !
5 réactions
1 De Valérie de Haute Savoie - 03/01/2013, 06:37
Excellent le reflex négligemment en bandoulière
J'attend de voir si cette expo vient à Genève.Ma fille en avait vu une grande partie à Washington je crois.
2 De telophase - 03/01/2013, 08:04
Je partage plusieurs points dont tu parles au sujet de l'exposition de Hooper. M'ont surtout dérangée les tableaux (nombreux) des artistes qui l'auraient inspirés, sans aucune explication, fallait découvrir...Je ne me suis pas gênée pour donner mon avis sur la qualité de l'accrochage, dans le livre d'or et pas de façon anonyme, j'assume. Quand aux oeuvres de Hooper je me permets de copier coller sur ta page un extrait d'une discussion que j'ai eu avec un ami facebookien à propos de l'artiste peut-être partageras-tu mon point de vue
"...Pour en revenir à Hopper je me suis penchée avec intérêt sur sa façon de peindre, sur ces thèmes et sur ce que dégagent ses toiles.
Solitude au milieu des autres, instant suspendu, attente, silence.
Hopper était sourd. Ses toiles reflètent non seulement cette solitude au milieu de la multitude, caractéristique du monde moderne, mais aussi cette petite bulle dans laquelle il évoluait, ne partageant avec eux que la lumière. Quand on n'entend pas on ne sait pas ce qui se dit, se projette, se partage ou se décide : on voit, on regarde, on observe et on attend. On attend de comprendre ou on n'attend plus rien c'est selon.
Bien sûr la richesse d'un travail pictural c'est d'offrir plusieurs interprétations...
Mais on sera tous d'accord sur la présence assourdissante du Silence dans sa peinture et de cette lumière si particulière que nous pouvait traduire qu'un artiste habitué à en saisir toutes les nuances dans son quotidien..."
3 De la bacchante - 03/01/2013, 08:20
J'allais justement te demander comment tu avais fait pour photographier dans une expo où il est interdit de photographier!!!
4 De Nadya - 03/01/2013, 08:34
Je n'ai pas attendue du tout arrivée à 10h15 avec un billet pour 10h je suis entrée tout de suite dans le musée. La foule dense de l'intérieur a gâché un peu mon plaisir comme le tien.
J'ai aimé évidement la mise en scène de ses personnages calmes et souvent de cire comme tu dis (Eleven en est une illustration étonnante)
Mais j'ai surtout adoré sa lumière et particulièrement celle du tableau que tu as photographié (je n'ai pas osé) dans le billet précédent ( Lighthouse Hill ) ...
5 De Gilsoub - 03/01/2013, 12:48
@Valérie : après faut bien visé et avoir de la chance. Seul le déclic est problématique Si elle va sur genêve, courre la voir, mis à part mes petite critique, c'est une trés belle expo !
@Télophase: Je partage entièrement ton point de vue, d'autant plus que je n'avais pas réalisé qu'il était sourd. Ce qui effectivement doit changer beaucoup de chose dans sa perception du monde. Oui, il y a toujours ce coté solitude. J'ai été frappé aussi, dans tout ces tableau de salle de spectacle, beaucoup de siége vide, peut de spectateur, là où d'autre peintre, au contraire font salle comble ! Merci pour ton analyse pertinente qui m'ouvre l'oeuvre de Hooper sous un autre angle.
@La Bacchante : En bandoulière, et un grand angle obligatoire pour avoir une chance de pas rater le tableau
@Nadya:Lighthouse Hill est trés frappant et je crois un de mes préférés, Le bleu est vraiment superbe, et la luminosité qui en ressort est fascinante...