Ma librairie fait partie du réseau « Libraire en Seine », réseau qui se charge d’animer un peu ces lieux dédiés à la culture. Je fais partie de ces gens qui préfèrent acheter à la librairie plutôt que dans un grand magasin ou pire sur internet !

Faire vivre les petits commerçants me paraît essentiel !

Ce réseau organise le premier prix des libraires en Seine et demande à leur client qui le veuille bien, de faire partie du Jury.

Sur les 6 livres en sélection, je n’ai pu en lire que 5 et le sixième partiellement ;  il m’a fallu rendre mon verdict en argumentant mon choix dans les temps.

Le premier livre lu était « Heureux les heureux » de Yasmina Reza. J’avoue que j’ai été un peu déçu. On pourrait le résumer par l’histoire de vies. 18 personnages en interaction, chaque chapitre est un point de vue d’un personnage. Un bon roman de vacances, mais sans plus.

Le deuxième, « La part du feu » d’Hélène Gestern, est beaucoup plus prenant, à la suite d’une révélation familiale qui la bouleverse, l’héroïne décide d’enquêter sur la vie de ses parents. Elle ira de révélation en révélation ; mi-enquête policière, mi-enquête journalistique, la voici plongée dans le militantisme d’extrême gauche des années soixante-dix.

J’ai bien aimé ce livre aussi bien pour son histoire que pour ce que l’on apprend sur le militantisme extrémiste, ces dérives, son organisation, par les temps actuels, une piqûre de rappel…

Ensuite j’ai lu « Le dernier lapon » d’Olivier Truc. Une originale enquête policière en Laponie dans la longue nuit polaire. Nous suivons la police des rennes qui cherchent à savoir qui a volé un tambour sacré ramené d’une expédition polaire de Paul Émile Victor et revenu récemment de France. Y a-t-il un rapport avec la mort de cet éleveur de Renne, des combats entre les fondamentalistes protestants et les indépendantistes Sami ? Comment le lointain passé peut ressurgir bien des années plus tard ? Très prenant, à lire comme un bon polar.

J’ai continué avec « Les désorientés » d’Amin Maalouf, sorte de roman autobiographique qui nous replonge dans l’histoire de son Liban natal, qu’il ne cite jamais, mais que l’on devine. Adam y retourne 30 ans après s’être exilé à cause de la guerre. C’est le décès d’un ami d’enfance qui le pousse à faire ce voyage et à replonger dans les racines de l’amitié et de l’amour, du destin de chacun, des questions existentielles sur la guerre et la paix, la lâcheté ou la bravoure. Ce livre m’a particulièrement parlé. J’ai beaucoup pensé à mon ami Libanais que j’avais accompagné lors de son premier retour au pays après 30 ans d’exils !

Ce livre aurait pu être mon choix, mais j’ai été déçu par la fin, les 5 dernières pages trop faciles, comme si l’auteur ne savait plus se dépêtrer de son histoire et avait juste besoin de mettre un point final. Du coup je suis resté sur ma faim !

Mon choix s’est finalement porté sur « La Capitana » d’Elsa Osorio. Il s’agit d’un roman et pourtant, les personnages ont vraiment existé. L’auteur explique à la fin du livre que suite à son enquête elle a dû inventer des circonstances pour mettre en scènes les faits réels de cette extraordinaire histoire.

Il est des vies que l’on ne peut pas croire tellement elles sont extraordinaires. Mika, née en Patagonie, va consacrer sa vie à la lutte politique pour les droits de l’humanité. Elle va traverser le siècle depuis les luttes de gauche à Paris dans les années trente, chassées de Berlin par les nazis en 33, elle sera capitaine à la guerre d’Espagne. Toute sa vie elle militera, combattra, débattra avant de mourir, centenaire en 2006. C’est grâce au nombreux écrit et journaux intimes qu’elle tiendra qu’Elsa Osorio remontera le fil de la fabuleuse histoire de cette héroïne oublié des histoires officielles. Très prenant, une belle découverte que ce livre qui, de plus, remet la guerre d’Espagne sous un jour nouveau en montrant, entre autre, les dissensions entre Soviétiques et les autres divers mouvements de gauche républicain qui ont certainement beaucoup aidé l’arrivé au pouvoir des franquistes…


La Capitana d'Elsa Osorio

Je suis en train de finir le dernier, « Arrive un vagabond » de Robert Goolric. C’est un bon livre intéressant, un roman étonnant, mais qui ne change rien à mon choix.

J’espère que j’aurais fait florès[1] et que vous aurez envie de lire un de ces livres, si ce n’est tous…

(116/366)

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Notes :

[1] Florès : Se livrer à une démonstration brillante. Réussir d’une manière éclatante, se faire remarquer par sa dépense, être à la mode.