C’était il y a quelques années, une semaine cool à Marrakech pour le boulot. On bossait au fameux Mamounia et logeait dans un confortable hôtel à quelques centaines de mètres de là.

Comme nous avions pas mal de temps nous nous baladions quotidiennement dans la ville, nous perdions dans le souk et bien sûr affrontions régulièrement, les «guides ?  Montre ? Cigarette ? bijou ? » et autres pièges à touristes.

On apprend vite à dire non avec le sourire, mais fermement, et puis au bout de deux ou trois jours, vous êtes repéré et on ne vient plus vous solliciter…

Le dernier matin, entre les deux hôtels, une femme entre deux âges m’apostrophe des bijoux en argent à la main :

«Achète-moi un bracelet pour ta gazelle, ils sont en argent, je ne te le fais pas chers… »

Pourquoi m’a-t-elle touché plus que les autres vendeurs à la sauvette ? Peut être parce qu’elle ne leur ressemblait pas, que j’avais une impression de sincérité, qu’elle m’a troublé par un je-ne-sais-quoi…

Toujours est-il que je n’avais pas de monnaie sur moi, pas besoin de mentir, c’était vrai, je lui ai expliqué que j’étais désolé, mais que je n’avais pas de sous…

J’en étais même gêné…

Elle m’a regardé, m’a pris la main et me mettant un bracelet d’argent dedans : «Tu l’offriras à ton amoureuse, il lui portera chance et bonheur ».

Avant que je n’aie pu réagir, elle avait disparu.

À l’époque, cette aventure m’avait troublé et je m’en souviens encore.

Ce bracelet, je l’ai gardé longtemps, avant que de l’offrir à une belle gazelle de passage dans mon cœur…

Quant à la prophétie de la Marocaine allez savoir ce qu’il en adviendra…



Ce mois-çi : Bashung ; la chanson du jour : bijou bijou

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