Voilà le genre de billet écrit pour que ma réputation en prenne un coup ! 

J’ose à peine vous dire à quoi m’a fait penser le thème du jour, à une chose finalement pas si loin de ce qui est raconté dans la chanson, juste c’est moins poétique…

« Les belles étrangères », c’est le nom du premier porno que j’ai vu ; c’est d’ailleurs tout ce dont je me souviens, le titre ! 

Je vous imagine sourire, mais n’oubliez pas qu’il fut un temps où c’était une autre époque (je rigole rien qu’à écrire cette phrase !), un monde différent. Remettons-nous dans le contexte, genre année 80/85, génération Mitterrand. Dans les rues il y a des R16 et des R5, les téléphones ont un fil, je sais c’est idiot ; pire pour composer un numéro il faut tourner un cadran ! 

On a le minitel en guise d’internet ; des fois roses et très chers. 

Si on veut voir des potes, ben on y va, pas d’autre solution, pas de SMS et si jamais vous écrivez sur le mur d’un ami, vous risquez une grosse amende pour dégradation volontaire !

Les selfies existaient déjà, mais il fallait développer la pellicule, mettre les photos sous enveloppe, acheter un timbre pour l’envoyer aux copains ; cela perdait en spontanéité !

Côté fesse, pas le choix que d’affronter le regard de la libraire pour apercevoir le cul de la crémière. Les magazines X ne fleurissent pas encore sur les rayons les plus hauts, « Playboy » bien soft, « Lui » fait dans l’actrices dénudées et « Penthouse » s’occupe du plus hard. 

Côté film, le porno commence tout juste à se démocratiser en sortant de salle très obscur et glauque ; Canal + décolle en en programmant un le samedi soir ; les souscriptions et les braguettes explosent ! 

Sauf que, justement, il faut être abonné, ou regarder un truc brouillé qui ressemble peu ou prou à un barbu mangeant une banane en faisant ksee ksee ksee (bon là tous les jeunes qui n’ont jamais vu le brouillage de C+ essaye d’imaginer, oui, je sais, ce n’est pas gagné ! ). 

Bref il ne suffisait pas d’un clic pour avoir idée de tout ce que la perversion humaine peut concevoir de bon ou de mauvais côté sexe ! 

Avec les amis, nous avions l’habitude de louer un magnétoscope pour nous faire des week-ends cinéma. L’appareil coûtait cher à l’achat et la VOD était un concept que nul n’avait imaginé. Au vidéo club nous prenions une dizaine de films, sans oublier d’aller au fond derrière le petit rideau, en choisir un classé X parmi la centaine dont les titres étaient en général pleins de promesses genre « l’arrière-train sifflera trois fois », « James Bande zéro zéro sex » « Blanche fesse et les 7 mains » ; tout en finesse quoi…

Et le premier que j’ai choisi, peut-être attiré par le regard salace de la petite rouquine, était donc « Les belles étrangères ».

Le souvenir qu’il m’en reste, c’est que comparé à aujourd’hui, les films étaient bon enfant et le réalisateur se sentait obligé de mettre de longues minutes de pseudo-comédie, plus mal jouée qu’un épisode de « plus belle la vie », entre les scènes qui finalement faisait tout l’intérêt de la chose. D’ailleurs c’était souvent les parties les plus abîmées des cassettes VHS. 

Le porno gore n’était pas encore de ce monde, ou alors pas à la portée de toutes les bourses… 

Le bizness, lui, était déjà florissant…


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Ce mois-çi : Jean Ferrat ; la chanson du jour : Les belles étrangères

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