Le bal du 14 juillet battait son plein, l’orchestre assurait, Albert regardait les couples danser le Rock. Lui il n’a jamais sut, toujours gauche ne se rappelant pas les passes et quand il faut les placer ; c’est l’homme qui dirige…

À deux il faisait un peu de valse et puis les slows, mais ce n’était plus de mode, alors il dansait seul…

De toute manière, celle qui cherchait un partenaire ne s’adressait jamais à lui, comme si elle savait, elle devinait…

Il n’était pas moche, du moins le pensait-il ; il était simplement ici, dans le tableau, transparent aux yeux des filles, comme d’habitude…

Il les scrutait, incapable d’aller les inviter. Il enviait ces garçons qui d’un geste savaient capter les regards féminins, qui avaient la classe naturelle ; des fois il en pleurait intérieurement…

Il avait souvent cette impression d’être un extra-terrestre, de vivre dans un monde parallèle, de n’être juste là en triste spectateur.

Il se pensait un mec bien, mais le simple ressenti d’être le seul à le savoir…

Alors seul il dansait, buvait une bière, et quand les derniers accords retentissaient il regardait les couples repartir pour ce qu’il imaginait de folle nuit d’amours. 

Seul, il irait retrouver son grand lit froid pour s’enlacer dans un songe érotique d’une de ces belles entraperçues…

ou il pleurerait en se disant que demain est un autre jour…



Ce mois-çi : Johnny Hallyday ; la chanson du jour : Le Rock’N’Roll.

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