Elle m’a posé un lapin, elle n’était pas là ce matin ! Et dire que j’ai couru pour ne pas rater le train. 

Pourtant, pour une fois, je n’étais pas si pressé !

J’avais juste envie de la voir…

 

Depuis deux mois que j’ai des horaires presque fixes, notre rendez-vous c’est le 8 h 22, elle arrive toujours trois minutes avant. Se place au même endroit sur ce quai bondé…

 

Grande, blonde, cheveux courts, je dirais des yeux verts sur un minois rond et adorable ; et un joli sourire…

Un fessier de rêve moulé dans un jeans que l’on croirait cousu à même la peau, des seins avenants…

 

La première fois que je l’ai aperçu, c’était à l’occasion de mon deuxième jour de travail. Tout de suite mon œil fut allumé par cette princesse. 

Alors, pour les 7 minutes de trajet je m’assis en face d’elle…

 

À la gare elle m’entraîna dans une folle course-poursuite à travers les couloirs souterrains du métropolitain, de tapis roulant en escalier, je m’accroche tant bien que mal ! 

Aux heures de pointe c’est un vrai sport que d’êtres parisiens ; je ne la perds pas de vue.

Et si je montais dans le même wagon qu’elle, je jure que ce ne fut que le hasard qui la fit descendre à la même station que moi.

 

Le lendemain, par curiosité, je me plaçais au même endroit, et le petit jeu recommença…

Quelques jours après je décidais de prendre les devants, quand je me retournais en retenant le portillon de quai, elle me gratifia d’un merci joliment souriant ; j’en fus surpris, jamais encore je ne suis arrivé à empêcher des importuns à s’immiscer entre nous pour ce passage crucial…

 

Je ne sais rien de son nom ni de sa vie, elle a de jolies mains dépourvues de bagues, je l’ai déjà vu le nez plongé dans son iPhone ; peut-être raconte-elle à son mec que le pervers suiveur du 8 h 22 est encore là, ou au contraire à sa meilleure copine que le beau gosse intriguant est bien sur le quai…

 

Des fois j’envie ces gars qui savent aborder avec talent les mignonnes de passage en trouvant les bonnes paroles ; je ne sais pas faire…

Et puis j’aime bien aussi ce côté platonique secret, qui permet d’imaginer mille choses sans gâcher ses rêves par l’intrusion de la triste réalité…

 

Depuis, même si de plus en plus souvent je vais bosser à vélo, dès que la pluie ou l’orage menace, je cours pour ne pas rater le train de 8 h 22…

Ce matin elle m’a posé un lapin, juste eu le temps de sauter dans le wagon, elle n’était pas là…

Gare, métro, trajet habituel ; alors qu’arrivé à destination je mettais le pied sur le quai, elle surgit devant moi comme venue de nulle part !

Mystère mystère…

 

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