Ce matin, sur le blogue de Charlotine, je me rappelais des droits imprescriptibles du lecteur que Penach nous avait enseigné en classe bien avant d’en faire profiter le grand public dans «Comme un roman» (à dévorer absolument si ce n’est déjà fait !)
Le droit de ne pas lire.
Le droit de sauter des pages.
Le droit de ne pas finir un livre.
Le droit de relire.
Le droit de lire n’importe quoi.
Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
Le droit de lire n’importe où.
Le droit de grappiller.
Le droit de lire à haute voix.
Le droit de nous taire.
Je crois même que je les avais collés sur mon classeur de français.
Je m’aperçois avec le temps que j’ai souvent suivis ces préceptes d’une manière assez décomplexés. Jamais je n’ai eu le moindre remord à ne pas finir un livre, il m’est arrivé de sauter des pages chez certain auteur adepte de descriptions parfois fastidieuses qui mettent des 4 page à te décrire la cheminé et ses bibelots.
Oui je le confesse, j’ai sauté des lignes, sinon des pages dans Balzac ou Flaubert…
j’adore lire à haute voix et je suis certainement un bovaryste* actif…
Bref, je vous disais l’autre jour qu’en ce moment je n’arrivais pas à lire quoi que ce soit de sérieux, mais j’ai envie de lire.
C’est ce qui explique certainement que je me suis fait «Zoé à Bercy» de Zoé Shepard, 3e opus d’une série commencé avec «Absolument débordée, ou le paradoxe du fonctionnaire» qui fera un carton certainement en partie grâce au procès que lui intentassent quelques pontes politicards qui se seraient reconnus dans les personnages caricaturaux (quoique !) du roman ; perso, si c’était vrai, à leur place, j’aurais plutôt fermé ma gueule ! ( À l’époque j’avais écris sur cette histoire, depuis j’ai lu le livre…)
Mais comme le ridicule ne tue pas…
Bref, voilà que notre Zoé, haute fonctionnaire, histoire de se mettre au vert et de changer d’air se fait muter et se retrouve en poste au Ministére de l’économie. Tout irait bien entre le boulot et ses jumeaux si le destin ne lui remettait pas dans les pattes Coconne, son ancienne assistante. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que par les mystères de la politique et des médias réunis le Don, son patron d’autrefois se retrouve propulsé ministre.
Il y a longtemps, Zoé racontait ses petites histoires, Inspiré de sa réalité professionnel, dans un blogue ; déjà à l’époque je lisais, je me marrais bien et puis un jour elle a décidé d’en faire un livre.
Ça ne vole pas haut, ce n’est pas de la grande littérature, soyons honnêtes, mais cela reste bien écrit et on rigole beaucoup, surtout si comme moi vous avez eu la chance de travailler dans un ministère/grande administration ; il y a des trucs qui ne s’inventent pas !
Son style est enjoué et d’un cynisme délicieux. Le genre de bouquin divertissant, idéal pour se dérider les neurones sans se prendre la tête.
La suite va être difficile à faire, parce qu’à part le Don président de la république, je ne vois pas…
4e de couverture :
Elle a dénoncé les dérives du service public avec un humour ravageur. Mise à pied par sa hiérarchie, elle a persisté en racontant l’application absurde des trente-cinq heures (par mois) dans une mairie de province. Après le succès phénoménal de «Absolument débordée» et de «Ta carrière est finie», Zoé Shepard récidive !
Bien plus irrésistibles et pas moins édifiantes qu’un rapport de la Cour des comptes, voici ses nouvelles aventures à Bercy, où Zoé découvre vite qu’au ministère des Finances, le rêve de tout fonctionnaire, c’est pareil qu’ailleurs… en pire ! Surtout lorsque l’on a pour dir’ com Herr Kaiser (qui confond féminisme et promotion canapé), pour assistante l’indéboulonnable Coconne (qui se croit au Palais omnisports) et pour Ministre du Budget le Don, ce petit maire de province dont Zoé pensait être débarrassée…
Un tableau aussi drôle que désespérant (de vérité) de l’administration française à son plus haut niveau.
*Bovarysme : Attitude consistant à s’enfuir dans l’imaginaire par insatisfaction.
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Le mot du jour : Livre
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8 réactions
1 De Cristophe - 25/10/2015, 08:48
Je me suis arrêté à “Le droit de ne pas lire”, avais-je le droit de le dire ?
2 De Gilsoub - 26/10/2015, 00:27
@Cristophe : donc tu lisais jusque là…
3 De Louisianne - 26/10/2015, 10:30
Je n’ai pas eu la chance d’avoir Pennac (moi je l’ai toujours vu écrit comme ça) mais moi aussi son livre m’a bien décomplexée, avant je me forçais à finir un livre !
En ce qui concerne Zoé, j’avais souvent dit : dommage qu’elle n’écrive pas sur Bercy, il y a des choses à dire, je sais de quoi je parle… Mais voilà je suis un peu déçue, je traîne à le lire, je me lasse de ces personnages. D’après ce que j’ai lu, c’est grâce à une source interne qu’elle est bien renseignée.
4 De Gilsoub - 28/10/2015, 23:39
@Louisianne : Avait-elle vraiment besoin d’avoir un informateur ceci dit, si dans le ministère où j’ai bossé j’en ai reconnu quelques-uns de similaire, la majorité de ceux qui y sont bosse dure et je suis étonné du nombre d’heure sup non payé effectué pour de vrai par eux ! Pour le coté redondant du livre, je te suis , voila pourquoi je parle juste d’une lecture détente, un truc pour la plage, bon pour les zygomatique mais surtout à ne pas prendre au sérieux !
5 De Louisianne - 29/10/2015, 11:11
Effectivement il ne faut pas généraliser ! Il y a des bosseurs, mais l’injustice c’est que ceux qui ne font rien ne risquent rien
6 De Gilsoub - 31/10/2015, 00:18
@Louisianne : Malheureusement c’est un peu vrai partout
7 De Eric - 05/01/2016, 20:27
Je suis en train de lire ce livre confus, bcp d incohérences et de confusion quand on connaît la machine administrative. Quelques bons exemples de novlangue politique et croustillante ceci étant ! Je déconseille à l achat, sinon à feuilleter rapidement.
8 De Gilsoub - 05/01/2016, 22:34
@Eric : C’est ce que je laisse entendre au début, c’est juste un bon roman de plage, pour le reste il ne faut pas chercherl’étude d’un milieu ou un reportage de situation, c’est juste une fiction avec des personnage loufoque…