JOURNAL DE LA LIBÉRATION DE PARIS du mercredi 16 août au samedi 26 août 1944 
par mon Grand-père (Découvert au milieu de journaux de l’époque, retranscrit par mon frère) 

 

Même situation que la veille, mais on ne voit plus d’autos allemandes. Les boches restent enfermés dans leurs poches de résistance. Pour le quartier d’AUTEUIL : la Porte de LA MUETTE et CLAUDE BERNARD. Affiches et journaux.

L’après-midi, on commence à élever des barricades, avec arbres, autos renversées, pavés, etc… entourant les centres allemands. Toujours canon et mitraillades éloignées. Vers 8h, violentes explosions proches. Les boches viennent d’évacuer le Lycée CLAUDE BERNARD en faisant sauter leurs munitions. On a l’impression d’une situation de plus en plus tendue et d’une fin prochaine. Par téléphone, on sait qu’on se bat en plusieurs quartiers du centre. À 9h45, un ami de Daniel (mon pére), habitant près de l’HÔTEL DE VILLE, lui téléphone que dix chars alliés viennent d’arriver sous ses fenêtres, faisant la chasse aux Allemands.

À 10h, sur longueur de RADIO-PARIS, la nouvelle radio française annonce l’arrivée à l’hôtel de ville des premières voitures de LECLERC. Le canon tonne violemment près de nous et durera toute la nuit. Ce sont les batteries allemandes de LONGCHAMP qui tirent sur la banlieue sud et, dit-on, sur le XVème, mais en fait il n’y a eu là aucun dégât.