La tendresse

C’était une des chansons préférées de ma maman. Ce n’est que bien des années d’analyse plus tard et après sa disparition que j’ai compris qu’elle avait manqué de tendresse et qu’elle ne savait pas, du coup, comment en faire preuve elle-même. Compte tenu de ce drôle de patrimoine affectif dans lequel j’ai poussé comme une herbe folle, je me suis demandé si j’en témoignais suffisamment moi aussi. Je me suis alors aperçu que, souvent, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que ses aînés, on tombe dans l’effet inverse et ses extrêmes. Ca n’est pas mieux. L’excès est plus étouffant que la carence.