Farfadet

Depuis que j’ai décidé de monter les 7 étages à pied au moins une fois par jour, chaque palier s’accompagne de rencontres et d’anecdotes qui n’auraient jamais éclos dans le milieu fermé d’un ascenseur. J’arrive au 5ème, un peu moins essoufflée que la veille (l’exercice porte peut-être enfin ses fruits), j’entends une porte, des pas, le bruit d’une serrure que l’on verrouille. Je passe silencieusement derrière la vieille dame au moment où elle se tourne vers la porte de l’ascenseur. Elle me voit, saute au plafond. “Vous m’avez fait peur! Vous êtes une petite souris, un lutin, vous, je ne vous entends jamais venir!”

Un étage plus haut, je m’aperçois que j’avais pourtant vu le coup venir, j’aurais pu lui signaler ma présence avant de lui faire peur, mais au fond, j’avais envie de la faire sursauter, comme un gamin qui se cache et surprend l’adulte en lançant “Ouah!” J’ai un sourire jusqu’aux oreilles en ouvrant ma porte, contente de mon coup. Dans une vie antérieure, j’étais un farfadet.