Ombrelle

Image extraite du film "Partie de campagne" de Jean Renoir

Rodolphe aide madame Dufour à quitter la yole pour aller sur l’île

Le mot du jour du jeu des 366 Alphabétiques me fait penser au film revu, vu pour la première fois sur grand écran la semaine dernière grâce au festival national Play it again!.

Partie de campagne, moyen-métrage (40′) de Jean Renoir, d’après la nouvelle homonyme de Guy de Maupassant. Jean Renoir y rend hommage à son auguste père et aux autres peintres impressionnistes.

À la caisse du cinéma, un homme, connaisseur mais ayant oublié le titre du film, a demandé : « Heu… Le déjeuner sur l’herbe ?… ».

Je vous propose de vivre ou revivre un peu du film :

Par une torride journée d’été, la famille Dufour a quitté Paris pour Bezons-sur-Seine. Monsieur Dufour, accompagné de sa femme, sa belle mère, sa fille et son commis (et futur gendre), s’arrête dans une charmante auberge en bord de Seine…

RODOLPHE : Ils vont certainement déjeuner sur l’herbe, les Parisiens, ça déjeune toujours sur l’herbe. Si ça continue, on sera bientôt forcé d’aller au moins jusqu’à Corbeil pour être tranquille.

HENRI : Oh ! ben mon vieux, c’est dommage ; on était rudement bien ici ; les gens du pays étaient gentils. On était près de Paris, on pouvait faire tout ce qu’on voulait !

RODOLPHE : On aurait presque pu se baigner en petit caleçon ; le père Poulain aurait trouvé ça très bien.

LA SERVANTE : Ben, et le garde-champêtre !

RODOLPHE : C’est un ami. On a encore pris un canon avec lui avant-hier.

LA SERVANTE : Faut pas vous y fier !

HENRI : Mon vieux, les Parisiens, c’est comme les microbes. Quand y en a un qui se faufile quelque part, tu peux être sûr que huit jours après ça pullule !

RODOLPHE : Alors, qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

HENRI : Mon vieux, il faut fuir ! On va remonter la rivière en yole. Ce soir, quand nous reviendrons, ces laitiers seront partis.

[…]

Néanmoins, Rodolphe et Henri s’intéressent à madame Dufour et, surtout, à sa fille… Tandis que monsieur Dufour et son futur gendre commencent à pêcher, ils entraînent les deux femmes dans une promenade en yole, chacune séparément…

(Rodolphe aide Mme Dufour à monter dans la yole.)

RODOLPHE : Allez, madame, vous la première.

MADAME DUFOUR : Vous voyez comme j’ai peur. Ce n’est pas dangereux, au moins ? Ça y est ; je me confie à vous les yeux fermés. Comme un petit enfant.

RODOLPHE : N’ayez pas peur. Je veillerai sur vous comme sur ma propre vie. (S’asseyant.) Dommage que ce bateau soit si étroit.

MADAME DUFOUR : Pourquoi ?

RODOLPHE : Parce que vous auriez pu venir vous asseoir à côté de moi. On aurait ramé ensemble comme deux amoureux !

MADAME DUFOUR : Voulez-vous bien vous taire ! J’aurais jamais osé. Avec votre petit maillot, vous avez l’air tout nu !

[…]

 


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