40 Woodstock, crotte !

Les mots



La Révolution d'un Spectre est le titre du septième album de Jean-Vincent Bernard, alias JVB, qui marque son grand retour après une pause de 6 ans.
Il commence par une surprise de taille avec une reprise de "Woodstock", titre de Joni Mitchell multi-repris depuis bientôt cinquante ans.
L’originalité ici est l’absence d’instruments puisqu'un recours à la technique permet à JVB d’assurer la voix et de jouer des percussions vocales et corporelles.
Le titre suivant est dans la veine du JVB qu’on connaît bien avec « l’amanite xiphoïde » dans lequel il nous raconte les rapports étranges d’un pharmacien avec les omelettes aux champignons sur un air de java.
"Yoyo ( ou des hauts et des bas)" construit sur un rythme syncopé évoque un funambule lassé de l’horizontalité. Cette chanson se poursuit dans une mini-suite avec  « Zut (plus dure sera la chute) » entièrement jouée aux synthétiseurs dans un grand fracas bruitiste, les paroles « minimalistes » consistant en un grand cri d’horreur samplé et répété ad nauseam.
Aux temps glorieux des 33 tours, on aurait dit que la face 1 ou A s’arrêtait là.
On aurait retourné la galette et serait peut-être passé à tout autre chose, tant l’inspiration et l’ambiance gardent une belle unité pour les trois morceaux qui terminent l’album.
L’aventure de l’aventurier – dédicacé à La Palice- est un morceau qui raconte une chasse au trésor étrange sur des rythmes échevelés aux ambiances world music. On note un  pont instrumental très inspiré au sitar.
Une pause avec le très lent morceau suivant « La brune dans la brume » qui raconte en détail ce que ne voit pas un voyeur pris par les conditions météo. Morceau sensuel qui laisse parler l’imagination.
Enfin, avec « Bordel de crotte » JVB retrouve la gouaille moqueuse de ses débuts en nous faisant partager les aventures d’un unijambiste colérique dans un square fréquenté par des chiens aux propriétaires peu scrupuleux au plan de l’hygiène de leurs compagnons.
Sur ce terrain glissant, JVB trousse une mélodie pimpante et conclut son morceau par un chœur d’aboiements de chiens de bon aloi. 

En conclusion, un beau retour pour JVB, l'album de la témérité.  


La pochette :