Un poème de Jacques Thomassaint sans ypérite

Je me suis amusé avec les mots xyste, wu, utopie (et je ne remonte pas plus loin), mais au moment d’employer le mot ypérite, le « gaz moutarde » employé dans les guerres, l’envie de m’amuser ne m’est point venue. Puis je me suis rappelé qu’au printemps 2015 j’avais choisi pour une lecture publique sur le thème de la guerre des textes qui font sourire, et que par un heureux hasard dans ma préparation pour cette lecture, j’avais pioché dans mon vrac de marques-page l’un des éditions Soc et Foc illustré par un dessin et ce poème de Jacques Thomassaint :

Le grand chef Hue-Et-Adia
Donna l’ordre du combat

Pas un seul des soldats
Ne fit le premier pas

Passez donc le premier
Disaient-ils poliment

Après vous
Je vous en prie
Je n’en ferai rien

Personne n’osant paraître mal élevé
La bataille fut annulée

Ce qui prouve bien que les gens polis
Ne font pas la guerre à autrui !

 

J’avais inclus ce poème dans ma lecture, après Familiale de Jacques Prévert, La prochaine guerre de Bernard Dimey, avant de conclure par Ennemis de Norge, et j’avais éliminé Victor Hugo ([…] Et cela pour des altesses / Qui, vous à peine enterrés, / Se feront des politesses / Pendant que vous pourrirez […]) parce que trop long pour les six minutes maximum qui m’étaient données.

J’aurais bien placé ici une photo du joli marque-page des éditions Soc et Foc, mais il est en train de faire son boulot de marque-page je ne sais où, comme de nombreux autres marques-page quelque part sur une étagère poésie. Voilà, vous savez tout.


Ceci est ma « participation » au jeu des 366 Alphabétiques pour le mot du jour : YPÉRITE.

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