N'est-ce pas

Des pages et des pages à parler d’un autre qui n’était jamais là et quelques lignes de présence seulement sur toi. Le déséquilibre de mes mots révèle tout le poids de ta vie dans la mienne.

Je relis ces centaines de feuilles noircies, ces déclarations qui ont fait de Personne un personnage à force d’être toujours absent. Toi, silencieux, tu te tiens toujours au bon endroit, à côté ou derrière moi, quand j’avance ou quand je tombe, au bon moment.

J’ai écrit tellement de choses sur des hommes qui ne me donnaient rien, et je suis si muette pour celui qui m’a donné son âme. Mais ces hommes-là étaient en plomb, que j’ai traînés à mes chevilles sans pouvoir avancer. Pour combler l’immobilité, j’ai parlé.

Alors que toi, mon homme, tu sais que le silence est d’or, n’est-ce pas ?