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05/12/2015

Brume attitude...

« Car la brume est variée comme la mer

Et la baie est le domaine des prestiges

Le lieu des plus déconcertantes métamorphoses

Tantôt c’est le sable, la tangue, l’herbu

Qui transpirent comme des bêtes et qui fument. »

(Roger Vercel, Sous le Pied de L’ Archange)

 

 

Alors que je préparais Baie Attitude, premiére du nom, et que je cherchais les mots pour l’expliquer, cette amie qui m’est chère me proposa cette citation qu’elle avait lue je ne sais où et qui devint l’incipit de l’exposition.

J’ai eu l’impression qu’elle avait été écrite pour l’occasion, mais en fait elle est juste un hommage à ce lieu magique qu’est la baie du Mont Saint Michel.

Une de mes plus belles photos, en tout cas ma fétiche, dois une partie de sa faconde à cette brume.

La brune dans la brume
La brune dans la brume

Photo qui, le hasard est bien fait, est en couverture de mon livre, magnifique cadeau, original, pour les fêtes de fin d’année, dépêchez-vous de commander, il y en aura pour tout le monde…

 

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Le mot du jour : Brume
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24/10/2015

Zoé à Bercy...

Ce matin, sur le blogue de Charlotine, je me rappelais  des droits imprescriptibles du lecteur que Penach nous avait enseigné en classe bien avant d’en faire profiter le grand public dans «Comme un roman» (à dévorer absolument si ce n’est déjà fait !)

 

Le droit de ne pas lire.
Le droit de sauter des pages.
Le droit de ne pas finir un livre.
Le droit de relire.
Le droit de lire n’importe quoi.
Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
Le droit de lire n’importe où.
Le droit de grappiller.
Le droit de lire à haute voix.
Le droit de nous taire.

 

Je crois même que je les avais collés sur mon classeur de français. 

Je m’aperçois avec le temps que j’ai souvent suivis ces préceptes d’une manière assez décomplexés. Jamais je n’ai eu le moindre remord à ne pas finir un livre, il m’est arrivé de sauter des pages chez certain auteur adepte de descriptions parfois fastidieuses qui mettent des 4 page à te décrire la cheminé et ses bibelots. 

Oui je le confesse, j’ai sauté des lignes, sinon des pages dans Balzac ou Flaubert…

j’adore lire à haute voix et je suis certainement un bovaryste* actif…

 

Bref, je vous disais l’autre jour qu’en ce moment je n’arrivais pas à lire quoi que ce soit de sérieux, mais j’ai envie de lire.

C’est ce qui explique certainement que je me suis fait «Zoé à Bercy» de Zoé Shepard, 3e opus d’une série commencé avec «Absolument débordée, ou le paradoxe du fonctionnaire» qui fera un carton certainement en partie grâce au procès que lui intentassent quelques pontes politicards qui se seraient reconnus dans les personnages caricaturaux (quoique !) du roman ; perso, si c’était vrai, à leur place, j’aurais plutôt fermé ma gueule ! ( À l’époque j’avais écris sur cette histoire, depuis j’ai lu le livre…)

Mais comme le ridicule ne tue pas…

 

Bref, voilà que notre Zoé, haute fonctionnaire, histoire de se mettre au vert et de changer d’air se fait muter et se retrouve en poste au Ministére de l’économie. Tout irait bien entre le boulot et ses jumeaux si le destin ne lui remettait pas dans les pattes Coconne, son ancienne assistante. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que par les mystères de la politique et des médias réunis le Don, son patron d’autrefois se retrouve propulsé ministre. 

 

 Il y a longtemps, Zoé racontait ses petites histoires, Inspiré de sa réalité professionnel, dans un blogue ; déjà à l’époque je lisais, je me marrais bien et puis un jour elle a décidé d’en faire un livre.

 

Ça ne vole pas haut, ce n’est pas de la grande littérature, soyons honnêtes, mais  cela reste bien écrit et on rigole beaucoup, surtout si comme moi vous avez eu la chance de travailler dans un ministère/grande administration ; il y a des trucs qui ne s’inventent pas ! 

Son style est enjoué et d’un cynisme délicieux. Le genre de bouquin divertissant, idéal pour se dérider les neurones sans se prendre la tête. 

 

La suite va être difficile à faire, parce qu’à part le Don président de la république, je ne vois pas…

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4e de couverture :  

 

Elle a dénoncé les dérives du service public avec un humour ravageur. Mise à pied par sa hiérarchie, elle a persisté en racontant l’application absurde des trente-cinq heures (par mois) dans une mairie de province. Après le succès phénoménal de «Absolument débordée» et de «Ta carrière est finie», Zoé Shepard récidive !

Bien plus irrésistibles et pas moins édifiantes qu’un rapport de la Cour des comptes, voici ses nouvelles aventures à Bercy, où Zoé découvre vite qu’au ministère des Finances, le rêve de tout fonctionnaire, c’est pareil qu’ailleurs… en pire ! Surtout lorsque l’on a pour dir’ com Herr Kaiser (qui confond féminisme et promotion canapé), pour assistante l’indéboulonnable Coconne (qui se croit au Palais omnisports) et pour Ministre du Budget le Don, ce petit maire de province dont Zoé pensait être débarrassée…

Un tableau aussi drôle que désespérant (de vérité) de l’administration française à son plus haut niveau.

 

 

*Bovarysme : Attitude consistant à s’enfuir dans l’imaginaire par insatisfaction.

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Le mot du jour : Livre
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11/10/2015

Café Lowendal...

Si j’ai plein de livres qui m’attendent sur la pile, en ce moment j’ai du mal à faire dans autre chose que du léger. Il y a « une femme blessée » de Marina Carrére d’Encausse ou « plonger » de Christophe Ono-dit Biot, mais quand je lis la quatrième de couverture, je n’ai pas le courage de m’y attaquer, trop sombre, trop triste…

Je sens que j’ai besoin de léger, de rire, de simplicité sans prise de tête, Je suis un peu entre deux eaux alors je lis du simple, du facile, du sans conséquence apparente…

J’ai envie de crier youpi, façon méthode coué, histoire d’essayer d’y croire un peu…

C’est l’avantage des nouvelles, c’est court, l’on peut picorer quand on en a envie, vite lu.

C’est le cas du livre de Tatiana de Rosnay « Café Lowendal et autres nouvelles ». Petites tranches de vie mordante joliment racontée ; de l’amour, du sexe, de l’angoisse, des nouvelles technologies et ses pièges, des trahisons, des histoires de femmes et d’hommes.

Juste à déguster par petit bout en fonction de l’humeur, d’une lecture agréable sans prise de tête, idéal avant de recoucher ou dans le métro ;-)

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4° de couverture :

Solitude, obsession amoureuse, désenchantement… Tatiana de Rosnay égrène, dans ce recueil inédit, dix nouvelles peuplées de personnages un peu perdus, en quête de frissons ou d’affection. Écrivains en crise, couples en pleine déréliction, jeunes gens avides, tous voient un jour leur vie basculer. Pour le pire ou pour le meilleur… Laissez-vous prendre par la petite musique de Tatiana de Rosnay : elle sait à merveille évoquer le timbre un peu fêlé de la mélancolie.

 

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Le mot du jour : Youpi
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12/09/2015

Ce cher Guillaume...

Il est amusant de constater en lisant la définition de verge que si l’une d’elles est « synonyme de pénis », une autre dit que « la verge est une baguette fine, instrument de châtiment corporel » ; je dis ça, je ne dis rien…

 

Je passerais sur l’unité de longueur qui chez certains pourrait passer pour une vantardise mal placée…

 

Non, décidément, ce mot me fait penser au joli petit ouvrage de Guillaume Apollinaire, « Les onze mille verges » chefs-d’œuvre de la littérature érotique pornographique à lire de toute urgence pour se persuader que dans ce domaine aussi l’écriture même crue, peut être d’une élégance redoutable, à l’ère où le monde s’extasie devant là soient disant audace d’un « cinquante nuances de gris » !

 

Âmes sensibles, méfiance quand même, c’est du hard !

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4° de couverture :

 

Admirateur de Sade, Apollinaire a retenu les leçons du Marquis dont on sent ici la nette influence. “Les onze mille verges” sont celles auxquelles le prince Mony Vibescu se condamne s’il ne parvient pas à honorer vingt fois de suite la délicieuse Culculine. L’auteur d’Alcools s’amuse à faire passer son héros par tous les interdits sexuels : masochisme, scatophile, gérontophile, pédophilie, saphisme et vampirisme. Un précis de pornographie tempéré par l’utilisation du deuxième degré, qui rend le résultat moins vil que chez son maître d’écriture.

 

Citation :

 

«- Mademoiselle, je ne vous ai pas plutôt aperçu que, fou d’amour, j’ai senti mes organes génitaux se tendre vers votre beauté souveraine et je me suis trouvé plus échauffé que si j’avais bu un verre de raki.
- Chez qui ? Chez qui ?
- Je mets ma fortune et mon amour à vos pieds. Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même onze mille verges me châtient si je mens !
- Et comment !
- Mes sentiments ne sont pas mensongers. Je ne parle pas ainsi à toutes les femmes. Je ne suis pas un noceur.
- Et ta sœur !
Cette conversation s’échangeait sur le boulevard Malesherbes, un matin ensoleillé. Le mois de mai faisait renaître la nature et les pierrots parisiens piaillaient l’amour sur les arbres reverdis. »

 

 

« De même que les autres Roumains, le beau prince Vibescu songeait à Paris, la Ville lumière, où les femmes, toutes belles, ont toutes aussi la cuisse légère. Lorsqu’il était encore au collège de Bucarest, il lui suffisait de penser à une Parisienne, à la parisienne, pour bander et être obligé de se branler lentement, avec béatitude. Plus tard, il avait déchargé dans maints cons et culs de délicieuses Roumaines. Mais il le sentait bien, il lui fallait une Parisienne. »

 

« Elle se mit sur le dos et ramenant ses cuisses sur son ventre, les genoux pliés, elle ouvrit ses jambes comme un livre. »

 

« La bouche du prince recueillait en bas la liqueur amoureuse que distillait ce con boréal. »

 

« Mony Vibescu en la saisissant avait passé les mains sous son gros cul qui semblait un beau melon qui aurait poussé au soleil de minuit, tant il était blanc et plein. Chacune de ses fesses semblait avoir été taillée dans un bloc de carrare sans défaut et les cuisses qui descendaient en dessous étaient rondes comme les colonnes d’un temple grec. Mais quelle différence ! Les cuisses étaient tièdes et les fesses étaient froides, ce qui est un signe de bonne santé. La fessée les avait rendues un peu roses, si bien qu’on eût dit de ces fesses qu’elles étaient faites de crème mêlée de framboises. »

 

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Le mot du jour : Verge
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22/08/2015

L'esclavage raconté à ma fille...

Que l’on aime Christiane Taubira ou pas, le privilège des personnalités politiques de premier plan étant de susciter autant d’admiration que de haine en fonction des convictions de tout un chacun, bref, disais-je, que l’on aime Christiane Taubira ou pas, force est de constater, qu’elle est une intellectuelle engagée, passionnée et d’une intelligence hors du commun.

Elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts, est une bateleuse politique redoutable qui manie la langue française avec dextérité, pour qui les mots ont un sens. Ses opposants ont intérêt à avoir un argumentaire tenant la route sous peine de finir en piteux état.

Quelques députés en ont déjà fait les frais !

 

Un des combats de sa vie a été la dénonciation de l’esclavage et sa reconnaissance comme crime contre l’humanité ; loi votée en 2001.

 

Elle s’est battue aussi (et se bat encore) pour que les réalitées historiques de cette abomination, qui a permis un important développement économique de la plupart des pays dit occidentaux, prennent toute sa place dans les livres scolaires ; non plus comme une anecdote passée de notre civilisation.

 

J’avais 11 ans quand j’ai lu « Racine » d’Alex Haley, je m’en souviens bien, à l’époque je piquais les livres qui avaient l’air de passionner ma mère, on était en vacances en Italie et j’ai dévoré les deux ou 3 volumes (je ne sais plus) de ce roman qui m’a marqué.

Cela a été ma seule vraie leçon sur cette horreur humaine ; je n’ai pas souvenir d’avoir étudié plus précisément ce sujet lors de mon cursus scolaire !

 

 

Dans « L’esclavage raconté à ma fille », Christiane Taubira nous raconte l’histoire de l’esclavage sous toutes ses formes, pas uniquement la traite négrière et ses conséquences. Elle propose une réflexion historique, politique et philosophique sur ce sujet bien plus complexe qu’il n’y paraît. Tout cela sous la forme d’une discussion question/réponse avec sa fille.

 

Le style est clair et limpide, les mots simples pour être compris facilement. On est bien loin de l’amphigouri des littératures universitaires indigestes, accessibles aux seules élites qui siéent en général à ce genre de sujet. Élites qui, j’en suis persuadé pour certaines, reprocheront à ce livre une trop grande simplification ; si maintenant le peuple a accès au savoir !

 

Voilà un ouvrage passionnant, accessible à tout ado qui s’en donnerait la peine et bien sûr au plus grand…

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4° de couverture :

 

« La traite et l’esclavage furent le premier système économique organisé autour de la transportation forcée de populations et de l’assassinat légal pour motif de liberté, pour marronnage. Ce système a perduré pour l’Europe durant plus de quatre siècles, pour la France durant plus de deux siècles.

Il ne s’agit pas de se morfondre ni de se mortifier, mais d’apprendre à connaître et respecter l’histoire forgée dans la souffrance. D’appréhender les pulsions de vie qui ont permis à ces millions de personnes réduites à l’état de bêtes de somme de résister ou simplement de survivre.

Il s’agit de comprendre cette première mondialisation qui a généré des relations durables entre trois puis quatre continents.

 

Ces événements doivent être enseignés, que l’on sache qu’il y eut, dès les premiers temps, résistance sur place et solidarité transcontinentale.

Interrogeons cette histoire afin que les jeunes générations détectent les liens entre le racisme ordinaire et ses sources dans le temps, et qu’elles comprennent que la République a besoin de leur vigilance et de leur exigence. Choisissons une éducation qui prépare à l’altérité et qui porte l’empreinte de la vérité, de la justice, de la fraternité. »

 

Traite et exploitation des êtres humains, colonisations, luttes pour la liberté, réflexion sur la notion de crime contre l’humanité, formes contemporaines de l’esclavage : une mère engagée répond aux nombreuses questions de sa fille. De ce dialogue s’est construit, au fil des étonnements, indignations et admirations, un livre aussi passionnant que nécessaire.»

 

 

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Le mot du jour : Amphigouri
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04/05/2015

Cette nuit, la mer est noire...

Ce livre est un peu comme un long cri dans la nuit, je ne parlerais pas de hululement, parce que je pourrais passer des heures à les écouter, l’été, les yeux fermés ; non juste d’un grand cri déchirant…

Ironie du sort, « Cette nuit la mer est noire » de Florence Arthaud qui est en quelque sorte un hymne à la vie pour celle qui c’est vue mourir, noyée, pendant de longues heures seules dans l’eau au large de la Corse et qui ne fut sauvé que par une succession de miracle qu’aucun romancier n’aurait même osé imaginer, parait à titre posthume.

L’on dit souvent qu’avant de mourir, l’on voit défiler sa vie, c’est un peu le sujet de ce livre. Tombée à l’eau, de nuit, alors qu’elle naviguait en solitaire, la navigatrice nous fait le récit de ces pensées qui vous viennent à l’esprit quand vous savez que tout, ou presque est finie. De la calme terreur de voir son bateau s’éloigner bon train, poussé par la brise, sous pilote automatique, à la froide, mais lucide résignation quand le corps atteint ses limites et que la fin est proche.

De tous ces souvenirs, les bons comme les mauvais, qui vous reviennent en mémoire, les gens qui vous aiment, que vous avez aimé, les vivants et ceux qui ont disparu.

Confession très intime d’une grande dame qui a plusieurs fois côtoyé la mort de très près, mais toujours s’est battue.

Des mots simples et sans concession, un style épuré et agréable, une belle écriture que l’on n’attend pas forcément dans ce genre d’ouvrage…

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Livre très touchant qui a réussi à me tirer des larmes, mon amour de la mer, mon amour des marins, je crois que je l’aimais un peu…

 

4e de couverture :

 

« J’ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l’eau. Il fait nuit noire. Je suis seule […]. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau. » Le samedi 29 octobre 2011, alors qu’elle naviguait seule à bord de son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau, au large du cap Corse. Isolée, en pleine nuit, sans gilet de sauvetage, la navigatrice va affronter la mort pendant de longues heures. Elle restera en vie grâce à une série de petits miracles : une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit. Dans ce livre confession, Florence Arthaud revient sur cet épisode tragique. Elle livre les sentiments, les pensées et les souvenirs qui l’ont accompagnée alors qu’elle se noyait en pleine mer.

 

Florence Arthaud, disparue tragiquement le 9 mars 2015, est la première et unique femme vainqueur de la course transocéanique de la route du rhum en solitaire de 1990. Elle est l’auteure d’Un vent de liberté (Arthaud, 2009)

 

 

Citation :

 

« La crainte de mourir est pour moi la seule vraie terreur. De quoi peut-on s’effrayer, sinon ? De manquer un avion, un rendez-vous ? De manquer d’argent ? La vie est un cadeau, il faut la vivre pleinement et croire toujours en son destin. Là, ce soir-là, j’ai connu l’effroi ! »

 

« Depuis la nuit des temps, des millions de femmes ont rêvé la liberté que j’ai vécue. Depuis des siècles, elles ont donné leur vie pour leurs bourreaux, que ces bourreaux aient eu le visage de l’époux, de la loi, des traditions. Si par mon exemple, elles peuvent se dire « oui, moi aussi, je veux exister ! », j’aurai réussi ma vie. »

« Je me sens parfois dans la peau d’un grand découvreur, d’un Christophe Colomb, d’un James Cook. Je n’ai certes pas ouvert les voies qu’ils ont découvertes, mais j’ai vu les mêmes choses ! Alors que ceux qui refont la route de Marco Polo ne reconnaîtront rien de ce qu’il a vu. Les siècles ont tout effacé, et enfoui les paysages de ses haltes sous les usines et le béton. La mer est un monde encore vierge. Sur la mer, l’homme n’a rien construit. »

 

 

“Vont-ils me retrouver avant que je ne sombre, que je cède à l’abîme des profondeurs ? Mais je suis moins terrorisée à présent. Oui, la terreur m’a quittée. La mort rôde autour de moi, mon corps est épuisé par l’effort, mais mon âme est en paix.”

 

 

« Il ne me reste aujourd’hui en mémoire que ces quelques mots du père Jaouen : « si tu n’es pas morte, c’est que tu as encore des choses à faire sur terre. » »

 

 

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Le mot du jour : Ululement
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31/03/2015

Les baisers du soleil...

C’était Sûrement l’un de mes amours adolescents, les yeux verts, les taches de rousseur et cette tignasse rousse ; et cette voix…
Certainement aussi un de mes premiers émois quand je volais les « Lui » de mes grands frères dans lequel la belle ne cachait rien à ceux qui l’admiraient.

J’ai toujours aimé Marlène Jobert, celle d’hier, qui à joué pour et avec les plus grands (Belmondo, Ventura, Montand, Blier, Lelouch, Pialat, Audiard,Chabrol) et celle d’aujourd’hui devenu raconteuse d’histoire ; je me devais donc de lire son autobiographie. 

Parcourt étonnant que celui de ce petit bout de bonne femme, qui, adolescente se trouvait moche et que rien ne prédestinait à ce métier. 

Enfance pas forcément facile avec une éducation stricte, père militaire oblige.

 

Découverte des joies de la comédie, elle est douée, le sent et se bat pour y arriver.

Celle que beaucoup ont tendance à prendre pour une ingénue idiote, rôles qui lui ont valu beaucoup de triomphe au cinéma et dans lesquels certains voudraient la cantonner, se révèle au contraire une belle intelligente qui mènera finement sa carrière jusque dans les années quatre-vingt, où elle décide d’arrêter pour se consacrer à ses jumelles (à ce propos je n’avais jamais réalisé que la jolie Éva Green était sa fille !), se découvrant par là même un don pour l’écriture de conte pour enfants. Reconversion aboutie.

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Petit livre plein d’anecdotes sur le tournage de films que l’on a vus et revus, sur les succès, sur les échecs, certaine plus croustillants que d’autres. Comme, par exemple, la difficulté pour une gamine talentueuse de province à y arriver dans un milieu où l’on dit alors qu’il faut coucher pour réussir ; et qu’il est vrai que d’avoir refusé la bagatelle avec un Montand fut considéré par le gugusse comme un affront qui lui fermera certaines portes pendant pas mal de temps ; le vieux avait, semble-t-il, la rancune tenace.

 

Heureusement d’autres voyaient d’abord en elle le talent et surtout y ont cru !

C’est l’histoire de celle qui accepte d’être la marionnette des réalisateurs dans les films, mais ne se laisse plus faire et sait ce qu’elle veut une fois le clap de fin retentit.

Une belle dame que j’imaginais toujours jeune et qui malgré ces 74 ans l’est effectivement.

 

Petit livre agréable et sympathique pour qui aime Marlène Jobert, sobre, écrit simplement sans fioritures ; un peu comme elle en somme…

4e de couverture :
 

« On trouvera ici des lumières d’hier qu’il ne m’a pas toujours été agréable de rallumer, mais aussi tous ces moments uniques, ces anecdotes souvent amusantes et ces rencontres exceptionnelles qui ont éclairé ma route. Parfois, c’est étrange, j’ai l’impression de les avoir rêvées, ces rencontres. Et pourtant, non ! Dans cette autobiographie, je n’ai rien oublié d’essentiel. Ni les dessous cachés de mon métier de comédienne, tels que je les ai vécus, ni les blessures secrètes, ni les battements de coeur. » Marlène JOBERT

 

Marlène Jobert a marqué d’une aura singulière le cinéma français des années 1970. Son écriture spontanée, et grave parfois, nous entraîne avec émotion à la suivre tout au long du destin exceptionnel qui fut le sien, comme actrice d’abord, puis comme auteur à succès de contes pour enfants.

 

 

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Le mot du jour : Marionette
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07/03/2015

Vague d'émotion…

Il est un écrivain-poète-chanteur cher à mon cœur, celui qui a donné envie à l’adolescent que j’étais de prendre le stylo pour poser mots et maux sur le papier.

 

Yves Simon reste une idole de jeunesse, une de ces rencontres qui, certainement, a influé sur la connexion de quelques synapses de l’adulte que je suis devenu !

 

En 1983 est sorti Océan. Sait-on vraiment pourquoi un roman inattendu brusquement vous bouleverse ? Sûrement en partit par identification à son héros, son histoire, en adéquation avec le bouillonnement, le questionnement du cerveau boutonneux d’un gars à l’aube de ses 18 ans !

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Lors d’un récent Paris Carnet, j’en parlais avec Gilda, lui racontant mon envie de le relire d’un côté, et ma trouille d’être déçus de l’autre, gâchant au passage un souvenir prenant.

 

En bonne libraire qu’elle est, quelques jours plus tard je recevais un SMS d’elle me disant que si l’édition de poche était épuisée, la version brochée (et bien plus chers !) était toujours disponible ; est-ce que je voulais qu’elle le commande ?

 

Heu…

Ben…

Oui…

 

Je l’ai traîné deux semaines dans mon sac, et puis comme je suis plutôt du genre à affronter mes peurs, il y a 3 jours j’ai plongé dedans…

 

Je redécouvre le livre, me rendant compte, à mon grand étonnement, que j’en avais un souvenir relativement fiable. Au fur à mesure de ma lecture, remonte à ma mémoire des éléments de la suite ; un peu comme si je l’avais lu il y a peu !

 

Je vous en parlerais plus quand je l’aurais fini. Je ne suis pas déçu, mais sans retrouver l’exaltation d’antan et j’ai envie de tourner les pages pour suivre le cours de l’histoire ; c’est déjà bon signe.

Yves Simon c’etait aussi ça :


 

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Le mot du jour : Océan
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