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16/08/2015

Loin de la ville…

« Vous êtes fors urbain » m’avait dit un jour une vieille dame dont j’avais rangé la valise lors d’un voyage en TGV.

 

Cela m’avait beaucoup amusé. J’aime bien toutes ces locutions un peu désuètes de nos jours, je m’en régale même un peu…

 

Et sinon, demain je quitte pour deux jours l’urbanisation qui fait mon quotidien pour m’ioder quelque peu à Jullouville, et surtout récupérer mon exposition ; il se pourrait que d’ici peu je l’accroche à nouveau pas loin de Paris…

 

Ainsi va la vie…

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Le mot du jour : Urbain
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01/08/2015

L'encre au doigts...

 

On ne peut pas dire que mon parcours scolaire fut d’une sérénité totale, j’ai redoublé deux ou trois fois, je ne sais plus, dont le CP, ce qui en soi est déjà une performance.

J’ai appris à lire et écrire tôt, mais force est de constater que j’aimais mieux jouer, et plus j’avançais, plus je m’ennuyais à l’école, préférant partir dans de longue rêverie plutôt que d’essayer de suivre des cours barbants !

En fait j’étais bon dans les matières qui m’intéressaient (histoire, français, économie, physique-chimie, philo…) sans trop bosser, je retenais facilement ce qui était expliqué en classe et une petite relecture suffisait à avoir la moyenne.

Par contre, étrangement, ce qui ne me passionnait pas ne rentrait tout simplement pas !

Les langues, et surtout les mathématiques !

Le cas des math est assez curieux, j’adorais cela en fin de primaire et au début du collège. Je me régalais des histoires de robinet qui se déversait dans des baignoires, de train qui partait à l’heure et d’âge du capitaine ! J’en redemandais même !

Là où les choses se sont gâtées, c’est quand on est tombé du côté obscur des math, le truc abstrait avec des chiffres et des symboles bizarroïdes !

En fait avec le temps, je me suis aperçu que j’ai besoin de concret pour apprendre, de pouvoir visualiser…

Autant vous dire qu’en 5e, on m’a montré la voie de garage en m’expliquant tout le bien que je trouverais certainement en devenant mécanicien ou ce que je veux, tant que je n’ai pas à réfléchir !

Je garde en mémoire cette « conseillère d’orientation » (SIC) à qui j’exprimais mes vœux : faire du cinéma ou alors prof d’histoire, historien ou un truc du genre, ou… Je n’ai pas eu le temps de finir, elle m’a dit qu’il fallait oublier, que « je n’avais pas les capacités intellectuelles » pour ce type d’étude !

Tu parles d’un tact !

Elle aurait pu me dire un truc du genre « jeune homme, vous pouvez, mais pour ça, faut bosser ! »

Que nenni !

Uppercut direct dans la gueule du jeune Gilsoub !

 

Ses mots sont restés gravés dans ma mémoire ! Je suis ressorti anéantis, je crois que je n’ai rien dit à personne !

Ce n’est jamais facile d’avouer aux gens que vous savez enfin que vous êtes con…

 

Autant vous dire que cela ne m’a pas aidé dans la motivation pour continuer, et sans l’acharnement de mes parents à se battre contre les institutions de l’époque qui voulaient me virer du système, j’ignore ce que je serais devenu aujourd’hui.

Bref d’école privée en contrat, de cours d’été et de quelques profs hors norme dans le genre de Pennac j’ai quand même fini dans une salle d’examen à tenter de passer mon BAC.

 

J’avais un moteur en tête, faire mon école de cinéma.

Si l’idée n’enchantait pas plus que cela mes géniteurs, ils ont accepté « Tant que tu es certain que c’est ce que tu veux faire ».

C’était une école privée et pas donnée, mais à l’époque le choix des boîtes sérieuses était plus que limité. L’entrée était sur concours, passé « haut la main », un entretien avec le directeur sur la motivation et le fameux sésame du baccalauréat !

 

Épreuve où j’échouai lamentablement ! Il faut dire que 3 en math coef 6, cela n’arrange pas !

 

Ceci ne fit pas fléchir ma détermination, je mentis, confirmait mon inscription (avec le précieux chèque, cela aide !) et oublia bien évidemment de joindre copie de l’admirable diplôme !

 

Ce fut une année d’étude où enfin je m’éclatais dans ce que j’avais envie de faire, avec de super prof, je jouais au chat et à la souris avec le secrétariat qui me réclamait toujours le célèbre papier. C’est fou comme on est tête en l’air quand on est étudiant ; et j’étais fier d’avoir ma carte, de pouvoir aller manger la bouffe immonde, mais pas chère au CROUSS du coin, comme une petite revanche personnelle.

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Tournage de mon cour métrage “Elle voulait voir la mer”

 

Arriva le concours pour le passage en deuxième année, ils en prenaient 80 sur les 300 que nous étions…

Je finis 22…

Plus jamais on ne m’a demandé le fameux sésame.

Sur mes CV, je marque BAC +3

Au final j’ai pas mal réussi la partie professionnelle de ma vie, mais je me dis que de nos jours, à l’heure de l’informatique, de l’internet et tutti quanti, jamais je n’aurais pu réussir une telle arnaque et que nos jeunes ne sont pas forcément toujours aidés par le progrès technologique.

C’était mes années 1984 à 1987…

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Le mot du jour : Flêchir.
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22/07/2015

Toxique…

C’était dans les années quatre-vingt-dix, il y a prescription maintenant, je ne sais pas ce qu’est devenue celle qui mérita que je lui écrive cet hommage, mais des événements récents dont sont victimes des trés proches me prouvent que les personnes toxiques, de manière consciente ou non, existent toujours bel et bien…
 

Jalouse aspic

Amante épique

Morsure sadique

Là y a un hic

 

Courbe féline

Yeux de gamine

Tu m’embobines

Dans tes épines

 

Amour subit

Regard tacite

Envie limite

Et je te quitte

 

Vengeance amère

Ça c’est ta guerre

Moi je préfère

Tes somnifères

 

Venin acide

Bien trop perfide

Tes yeux humides

C’est trop limpide

 

Je t’ai aimé

Tu m’as trompé

Je m’suis tiré

Tu veux m’noyer

 

 

Poème déjà publié ici…

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Le mot du jour : Venimeux
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30/06/2015

Accoudé au Zinc...

J’aime la vie des bistrots, leur personnages, les dialogues, les rires, les jeux, les engueulades, la tristesses… Mais j’aime par-dessus tout, les vieux bistrot qui ont un vrai bar en zinc parce que c’est là que ce cache l’âme de ces lieux de perdition…

 

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Le mot du jour : Zinc
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23/06/2015

Chapeau bas…

4 jours à filmer les femmes et les hommes en blanc dans ce bloc opératoire. 4 jours à regarder ces gens trifouiller le moindre recoin de ces cerveaux avec une dextérité étonnante. À redonner vie à des malades qui dix ans plus tôt n’auraient sûrement pas survécu à leurs anévrismes cachés au fond de leurs cervelles.

4 Jours à observer ces professionnels qui à l’opposé de certaines séries TV, gardent en tout temps un calme, un flegme impressionnant même - surtout devrais-je dire - dans les difficultés imprévues.

Leur sérénité, que je sais n’être parfois que d’apparence, me remplit d’admiration pour ces gens à qui nous confions des fois notre avenir, notre vie…

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Le mot du jour : Sérénité
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05/06/2015

Rendez-vous matinal...

Elle m’a posé un lapin, elle n’était pas là ce matin ! Et dire que j’ai couru pour ne pas rater le train. 

Pourtant, pour une fois, je n’étais pas si pressé !

J’avais juste envie de la voir…

 

Depuis deux mois que j’ai des horaires presque fixes, notre rendez-vous c’est le 8 h 22, elle arrive toujours trois minutes avant. Se place au même endroit sur ce quai bondé…

 

Grande, blonde, cheveux courts, je dirais des yeux verts sur un minois rond et adorable ; et un joli sourire…

Un fessier de rêve moulé dans un jeans que l’on croirait cousu à même la peau, des seins avenants…

 

La première fois que je l’ai aperçu, c’était à l’occasion de mon deuxième jour de travail. Tout de suite mon œil fut allumé par cette princesse. 

Alors, pour les 7 minutes de trajet je m’assis en face d’elle…

 

À la gare elle m’entraîna dans une folle course-poursuite à travers les couloirs souterrains du métropolitain, de tapis roulant en escalier, je m’accroche tant bien que mal ! 

Aux heures de pointe c’est un vrai sport que d’êtres parisiens ; je ne la perds pas de vue.

Et si je montais dans le même wagon qu’elle, je jure que ce ne fut que le hasard qui la fit descendre à la même station que moi.

 

Le lendemain, par curiosité, je me plaçais au même endroit, et le petit jeu recommença…

Quelques jours après je décidais de prendre les devants, quand je me retournais en retenant le portillon de quai, elle me gratifia d’un merci joliment souriant ; j’en fus surpris, jamais encore je ne suis arrivé à empêcher des importuns à s’immiscer entre nous pour ce passage crucial…

 

Je ne sais rien de son nom ni de sa vie, elle a de jolies mains dépourvues de bagues, je l’ai déjà vu le nez plongé dans son iPhone ; peut-être raconte-elle à son mec que le pervers suiveur du 8 h 22 est encore là, ou au contraire à sa meilleure copine que le beau gosse intriguant est bien sur le quai…

 

Des fois j’envie ces gars qui savent aborder avec talent les mignonnes de passage en trouvant les bonnes paroles ; je ne sais pas faire…

Et puis j’aime bien aussi ce côté platonique secret, qui permet d’imaginer mille choses sans gâcher ses rêves par l’intrusion de la triste réalité…

 

Depuis, même si de plus en plus souvent je vais bosser à vélo, dès que la pluie ou l’orage menace, je cours pour ne pas rater le train de 8 h 22…

Ce matin elle m’a posé un lapin, juste eu le temps de sauter dans le wagon, elle n’était pas là…

Gare, métro, trajet habituel ; alors qu’arrivé à destination je mettais le pied sur le quai, elle surgit devant moi comme venue de nulle part !

Mystère mystère…

 

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Le mot du jour : Allumer
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04/05/2015

Cette nuit, la mer est noire...

Ce livre est un peu comme un long cri dans la nuit, je ne parlerais pas de hululement, parce que je pourrais passer des heures à les écouter, l’été, les yeux fermés ; non juste d’un grand cri déchirant…

Ironie du sort, « Cette nuit la mer est noire » de Florence Arthaud qui est en quelque sorte un hymne à la vie pour celle qui c’est vue mourir, noyée, pendant de longues heures seules dans l’eau au large de la Corse et qui ne fut sauvé que par une succession de miracle qu’aucun romancier n’aurait même osé imaginer, parait à titre posthume.

L’on dit souvent qu’avant de mourir, l’on voit défiler sa vie, c’est un peu le sujet de ce livre. Tombée à l’eau, de nuit, alors qu’elle naviguait en solitaire, la navigatrice nous fait le récit de ces pensées qui vous viennent à l’esprit quand vous savez que tout, ou presque est finie. De la calme terreur de voir son bateau s’éloigner bon train, poussé par la brise, sous pilote automatique, à la froide, mais lucide résignation quand le corps atteint ses limites et que la fin est proche.

De tous ces souvenirs, les bons comme les mauvais, qui vous reviennent en mémoire, les gens qui vous aiment, que vous avez aimé, les vivants et ceux qui ont disparu.

Confession très intime d’une grande dame qui a plusieurs fois côtoyé la mort de très près, mais toujours s’est battue.

Des mots simples et sans concession, un style épuré et agréable, une belle écriture que l’on n’attend pas forcément dans ce genre d’ouvrage…

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Livre très touchant qui a réussi à me tirer des larmes, mon amour de la mer, mon amour des marins, je crois que je l’aimais un peu…

 

4e de couverture :

 

« J’ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l’eau. Il fait nuit noire. Je suis seule […]. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau. » Le samedi 29 octobre 2011, alors qu’elle naviguait seule à bord de son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau, au large du cap Corse. Isolée, en pleine nuit, sans gilet de sauvetage, la navigatrice va affronter la mort pendant de longues heures. Elle restera en vie grâce à une série de petits miracles : une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit. Dans ce livre confession, Florence Arthaud revient sur cet épisode tragique. Elle livre les sentiments, les pensées et les souvenirs qui l’ont accompagnée alors qu’elle se noyait en pleine mer.

 

Florence Arthaud, disparue tragiquement le 9 mars 2015, est la première et unique femme vainqueur de la course transocéanique de la route du rhum en solitaire de 1990. Elle est l’auteure d’Un vent de liberté (Arthaud, 2009)

 

 

Citation :

 

« La crainte de mourir est pour moi la seule vraie terreur. De quoi peut-on s’effrayer, sinon ? De manquer un avion, un rendez-vous ? De manquer d’argent ? La vie est un cadeau, il faut la vivre pleinement et croire toujours en son destin. Là, ce soir-là, j’ai connu l’effroi ! »

 

« Depuis la nuit des temps, des millions de femmes ont rêvé la liberté que j’ai vécue. Depuis des siècles, elles ont donné leur vie pour leurs bourreaux, que ces bourreaux aient eu le visage de l’époux, de la loi, des traditions. Si par mon exemple, elles peuvent se dire « oui, moi aussi, je veux exister ! », j’aurai réussi ma vie. »

« Je me sens parfois dans la peau d’un grand découvreur, d’un Christophe Colomb, d’un James Cook. Je n’ai certes pas ouvert les voies qu’ils ont découvertes, mais j’ai vu les mêmes choses ! Alors que ceux qui refont la route de Marco Polo ne reconnaîtront rien de ce qu’il a vu. Les siècles ont tout effacé, et enfoui les paysages de ses haltes sous les usines et le béton. La mer est un monde encore vierge. Sur la mer, l’homme n’a rien construit. »

 

 

“Vont-ils me retrouver avant que je ne sombre, que je cède à l’abîme des profondeurs ? Mais je suis moins terrorisée à présent. Oui, la terreur m’a quittée. La mort rôde autour de moi, mon corps est épuisé par l’effort, mais mon âme est en paix.”

 

 

« Il ne me reste aujourd’hui en mémoire que ces quelques mots du père Jaouen : « si tu n’es pas morte, c’est que tu as encore des choses à faire sur terre. » »

 

 

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Le mot du jour : Ululement
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18/04/2015

Cul de sac…

Cela faisait un moment qu’il commençait à m’agacer, les étrangers par ci, les étrangers par là, tout est de leur faute, tous des voleurs d’aides sociales, des profiteurs et que lui, il va voter pour la Marine qui va remettre tout cela en ordre.

Celui-là, jamais il ne va se remettre en cause, il est plus facile de juger les autres…

Je lui fais remarquer son nom d’origine italienne, il me raconte son grand-père, sicilien, fuyant l’Italie dans les années sombres…

Je lui rappelle comment certains ont mal été accueillis dans les premiers vagues débuts du XXe siècle, les morts, les passages à tabac, les humiliations à cause des mêmes arguments que lui éructe en ce moment…

Qu’arrivé dans les années trente son grand-père fuyait certainement le fascisme de ceux qui ne sont que les tristes prédécesseurs politiques de celle qu’il adule aujourd’hui.

 

Rien n’y fait…

 

Je le regarde et lui demande pourquoi il veut absolument que je quitte la France, étonné il me demande pourquoi ?

Je lui explique que je suis Suisse, un étranger donc…

Aussi…

 

« Ah oui, mais ce n’est pas pareil, tu n’es pas Arabe toi… »

Tout était dit…

J’ai fini ma bière et suis parti…

 

Si quelqu’un décidait de tuer tous les cons, ce serait le plus grand génocide de l’humanité

(Francis Weber)

 

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Le mot du jour : Étranger
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