Mot-clé - Petits cailloux

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12/10/2015

Le vieux...

Quand j’étais petit, quand je parcourais le quartier avec ma petite bande, il y avait un vieux monsieur que l’on aimait bien et qui nous traitait gentiment de bandes de Zoulous.

On l’aimait bien, il lui manquait un bras, perdu à la guerre, la grande, la première mondiale.

Il nous la racontait, un peu, sans en décrire forcément les horreurs, mais assez explicite pour que l’on en comprenne toute la bêtise…

 

Et puis, un jour on ne l’a plus vu…

 

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Le mot du jour : Zoulou
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17/08/2015

Promenons-nous dans...

D’une longue rêverie, 

parcourant les sentiers de son corps, 

confier mon âme à ses seins

et conquérir son mont de Venus

plonger tête la première 

dans sa vallée secrète

douce et envoûtante chaleur

d’un souvenir d’avant réveil…

 

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Le mot du jour : Vénus
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08/08/2015

Aux sommets...

1971, souvenir réel ou inventé ? Je ne sais pas trop, j’avais 6 ans…
Peut-être juste reconstitué par des photos, des histoires que l’on m’a racontées, simplement l’envie que se soit arrivé…
A-t-on déjà des souvenirs à cet âge-là ?
Mon grand-père est décédé en 1972 ; ce ne peut pas être après…
Ce grand-père facteur et amoureux de sa montagne, qu’il parcourait tout au long de l’année, à pied ou a ski pour distribuer, quoiqu’il arrive, le courrier tant attendu.

Pré Louiset

Dans mon souvenir, je suis avec lui, en Suisse forcément, à la montagne, sûrement celle de Chaumont, au-dessus de Neuchâtel, des vaches, des champs, un joli moment, certainement…
Ma mère m’a raconté qu’une de mes premières rédactions, genre « faite le récit de vos vacances » était sur mon grand-père et qu’elle avait interpellé mon professeur d’alors qui lui en avait parlé…

Entre chien et loup

J’aime le grandiose de la montagne, sa puissance, sa beauté, j’adore m’y promener.
Plus grand, c’est mon oncle qui me l’a fait découvrir aux fils de balades divers et varié…

Le Mont Blanc

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Le mot du jour : Montagne
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04/08/2015

Zap...

Il fut un temps que les jeunes ne peuvent même pas imaginer, où la télé s’inquiétait de la forme physique de ses spectateurs. Époque étrange où il fallait se lever de son fauteuil pour changer de chaîne en appuyant sur un gros poussoir mécanique qui bien souvent faisait « clac » quand le contact se faisait !
Certains paresseux utilisaient une longue perche (si, si, je l’ai vu !) pour zapper entre les trois chaînes !
Son papa avait des sous et c’est chez mon meilleur pote que j’ai touché ma première télécommande, objet avec encore peu de boutons qui fascinait le gamin que j’étais ; je pense qu’à nous deux on a usé plusieurs jeux de pile pour essayer !
Il en fallait peu pour nous amuser.

Cette première télécommande n’était pas à infrarouge, mais à ultrason, technique qui fut vite abandonné, eut égard, paraît-il à nos amis les animaux qui pouvaient les percevoir, mais surtout parce qu’elles avaient la faculté de traverser les murs pour s’occuper du poste des voisins et donc de créer d’homérique bataille télévisuelle dans les immeubles entre les tenants du match sur la une et ceux du film de la 2…

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Le mot du jour : Infrarouge
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01/08/2015

L'encre au doigts...

 

On ne peut pas dire que mon parcours scolaire fut d’une sérénité totale, j’ai redoublé deux ou trois fois, je ne sais plus, dont le CP, ce qui en soi est déjà une performance.

J’ai appris à lire et écrire tôt, mais force est de constater que j’aimais mieux jouer, et plus j’avançais, plus je m’ennuyais à l’école, préférant partir dans de longue rêverie plutôt que d’essayer de suivre des cours barbants !

En fait j’étais bon dans les matières qui m’intéressaient (histoire, français, économie, physique-chimie, philo…) sans trop bosser, je retenais facilement ce qui était expliqué en classe et une petite relecture suffisait à avoir la moyenne.

Par contre, étrangement, ce qui ne me passionnait pas ne rentrait tout simplement pas !

Les langues, et surtout les mathématiques !

Le cas des math est assez curieux, j’adorais cela en fin de primaire et au début du collège. Je me régalais des histoires de robinet qui se déversait dans des baignoires, de train qui partait à l’heure et d’âge du capitaine ! J’en redemandais même !

Là où les choses se sont gâtées, c’est quand on est tombé du côté obscur des math, le truc abstrait avec des chiffres et des symboles bizarroïdes !

En fait avec le temps, je me suis aperçu que j’ai besoin de concret pour apprendre, de pouvoir visualiser…

Autant vous dire qu’en 5e, on m’a montré la voie de garage en m’expliquant tout le bien que je trouverais certainement en devenant mécanicien ou ce que je veux, tant que je n’ai pas à réfléchir !

Je garde en mémoire cette « conseillère d’orientation » (SIC) à qui j’exprimais mes vœux : faire du cinéma ou alors prof d’histoire, historien ou un truc du genre, ou… Je n’ai pas eu le temps de finir, elle m’a dit qu’il fallait oublier, que « je n’avais pas les capacités intellectuelles » pour ce type d’étude !

Tu parles d’un tact !

Elle aurait pu me dire un truc du genre « jeune homme, vous pouvez, mais pour ça, faut bosser ! »

Que nenni !

Uppercut direct dans la gueule du jeune Gilsoub !

 

Ses mots sont restés gravés dans ma mémoire ! Je suis ressorti anéantis, je crois que je n’ai rien dit à personne !

Ce n’est jamais facile d’avouer aux gens que vous savez enfin que vous êtes con…

 

Autant vous dire que cela ne m’a pas aidé dans la motivation pour continuer, et sans l’acharnement de mes parents à se battre contre les institutions de l’époque qui voulaient me virer du système, j’ignore ce que je serais devenu aujourd’hui.

Bref d’école privée en contrat, de cours d’été et de quelques profs hors norme dans le genre de Pennac j’ai quand même fini dans une salle d’examen à tenter de passer mon BAC.

 

J’avais un moteur en tête, faire mon école de cinéma.

Si l’idée n’enchantait pas plus que cela mes géniteurs, ils ont accepté « Tant que tu es certain que c’est ce que tu veux faire ».

C’était une école privée et pas donnée, mais à l’époque le choix des boîtes sérieuses était plus que limité. L’entrée était sur concours, passé « haut la main », un entretien avec le directeur sur la motivation et le fameux sésame du baccalauréat !

 

Épreuve où j’échouai lamentablement ! Il faut dire que 3 en math coef 6, cela n’arrange pas !

 

Ceci ne fit pas fléchir ma détermination, je mentis, confirmait mon inscription (avec le précieux chèque, cela aide !) et oublia bien évidemment de joindre copie de l’admirable diplôme !

 

Ce fut une année d’étude où enfin je m’éclatais dans ce que j’avais envie de faire, avec de super prof, je jouais au chat et à la souris avec le secrétariat qui me réclamait toujours le célèbre papier. C’est fou comme on est tête en l’air quand on est étudiant ; et j’étais fier d’avoir ma carte, de pouvoir aller manger la bouffe immonde, mais pas chère au CROUSS du coin, comme une petite revanche personnelle.

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Tournage de mon cour métrage “Elle voulait voir la mer”

 

Arriva le concours pour le passage en deuxième année, ils en prenaient 80 sur les 300 que nous étions…

Je finis 22…

Plus jamais on ne m’a demandé le fameux sésame.

Sur mes CV, je marque BAC +3

Au final j’ai pas mal réussi la partie professionnelle de ma vie, mais je me dis que de nos jours, à l’heure de l’informatique, de l’internet et tutti quanti, jamais je n’aurais pu réussir une telle arnaque et que nos jeunes ne sont pas forcément toujours aidés par le progrès technologique.

C’était mes années 1984 à 1987…

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Le mot du jour : Flêchir.
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31/07/2015

Dans le bleu de ses veines...

1984, la vie, des fois, a un avant-goût d’enfer…

 

Dans le bleu de ces veines

Elle a fermé les chaînes

De ce triste esclavage

Trop prêt de son âge

 

Loin de notre monde

Elle s’enfonce dans l’immonde

Des plaisirs de la mort

En tentant le sort

 

Dans le bleu de ces veines

S’enfonce ma peine

Et s’oppose à mes larmes

La mort et ces armes

 

Je te voyais mourir

Et me sentais pourrir

À ne rien pouvoir faire

Pour te donner de l’air

 

Dans le bleu de tes veines

Le liquide de haine

Une dernière fois a coulé

Une dernière fois t’a saoulé

 

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Le mot du jour : Enfer
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28/07/2015

Roulement de tambour...

J’ai toujours aimé le cirque, je dois tenir cela de mon père ; emmenez-moi voir un spectacle et je redeviens le gamin que j’étais au milieu des années 1970.

À la maison, on a eu la télévision par intermittence, et quand on l’avait, les programmes que l’on pouvait regarder étaient très contrôlés. D’ailleurs, le poste était dans la chambre parentale !

Pour mon plus grand bonheur, la piste aux étoiles faisait partie des émissions autorisées.

J’écarquillais les yeux devant les équilibristes, les dompteurs et leurs « tigrrrres blancs du Bengale ! », les trapézistes, mais le moment que j’attendais le plus, c’était les clowns !

Il y avait l’auguste et son alter ego le clown blanc, et ils leur arrivaient plein de péripéties, et je me marrais, marrais, marrais…

 



 

   

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Le mot du jour :Clown
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26/07/2015

La première…

Et puis un jour, on ose relever la tête. Enfin, pour moi, cela s’est traduit comme cela : j’ai commencé à arpenter la vie en ne contemplant plus le sol, courbé que j’étais sous le poids de mon encombrant boulet, mais redressé, regardant les autres dans les yeux, et l’horizon vers lequel j’allais. Pour être honnête, je m’étais déjà relevé, plus ou moins droit, plein de hardiesse, et puis rapidement, je rebaissais la tête, après tout, c’est notre nature d’être… 

On me disait ici et là que mes congénères étaient bien plus actifs, qu’il se redressait bien plus souvent que moi, et même plus… 
On le disait oui, J’étais jeune, mais eux aussi alors, étais-je normal ? Et plus je me le demandais, moins j’osais relever la tête… 
Et puis un jour est arrivé cette main secourable, différente des autres que je connaissais, du moins quand je dis des autres, je pourrais parler au singulier, parce que…
Elle, elle était plus douce, plus calme, caressante, moi qui n’avais connu alors que de maladroite frénésie. Elle m’a tout de suite mise en confiance, alors fière de mes 16 ans, j’ai relevé la tête, plus haute que je ne l’avais jamais fait, plus droite, Plus ferme que jamais, et puis je l’ai regardé dans les yeux, et là, tout a explosé, comme dans un grand feu d’artifice !

C’est là que j’ai entendu une voix qui disait : « Ne t’en fais pas, cela arrive parfois… Surtout la première fois… »

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Texte initialement paru le 31/03/2008 en participation au Sablier de printemps (amorce 8)
 
 
A ceux qui me demanderont si ce petit texte écrit en 2008 fais partie des souvenir de mes petit cailloux, je répondrais “Joker” ;-)
 
(N’empêche que c’était bien sympa ces “Sablier…” )

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Le mot du jour : Zizi
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25/07/2015

C'est flou...

1982, je suis certain de la date, parce que j’allais au lycée à Paris et que je n’avais pas encore 18 ans.

Je prenais les transports en commun tous les jours pour rejoindre mon école dans un quartier chic de Paris, pas que je le veuille spécialement, mais les parents insistaient, alors…

La première fois que je m’en suis aperçu, c’est dans le métro. Je trouvais bizarre que les lettres ne soient pas vraiment nettes sur les panneaux et les publicités, franchement, ils auraient pu faire un effort.

Et puis en cour, certains profs à l’écriture un tantinet abscons m’obligeaient à quitter ma place au fond de la classe pour déchiffrer ce qu’ils griffonnaient, et puis il a bien fallu me rendre à l’évidence, ce n’est pas le monde qui était flou, c’était juste mes yeux qui étaient aussi fainéants que moi.

Ce fut ma première paire de lunettes, encore en vrai verre à l’époque, sur une monture en métal ovale typique de ces années quatre-vingt…

L’année suivante sur mon permis tout beau était inscrit la mention : « Sous réserve de port de verres correcteurs »

pho1500218.jpg
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Le mot du jour : Yeux
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22/07/2015

Toxique…

C’était dans les années quatre-vingt-dix, il y a prescription maintenant, je ne sais pas ce qu’est devenue celle qui mérita que je lui écrive cet hommage, mais des événements récents dont sont victimes des trés proches me prouvent que les personnes toxiques, de manière consciente ou non, existent toujours bel et bien…
 

Jalouse aspic

Amante épique

Morsure sadique

Là y a un hic

 

Courbe féline

Yeux de gamine

Tu m’embobines

Dans tes épines

 

Amour subit

Regard tacite

Envie limite

Et je te quitte

 

Vengeance amère

Ça c’est ta guerre

Moi je préfère

Tes somnifères

 

Venin acide

Bien trop perfide

Tes yeux humides

C’est trop limpide

 

Je t’ai aimé

Tu m’as trompé

Je m’suis tiré

Tu veux m’noyer

 

 

Poème déjà publié ici…

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Le mot du jour : Venimeux
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20/07/2015

Bzzz...

Ce devait être autour de mes 15 ans, dans les années quatre-vingt. Comme d’habitude j’étais rentré du collège pour manger à la maison à midi.
Il faisait beau et avec mes parents nous mangions au jardin quand soudain se fit entendre, d’abord faiblement puis se rapprochant, ce bruit si caractéristique aux oreilles de ceux qui savent.
Immédiatement, les couverts furent posés, la bouché avalée et les yeux commencèrent à scruter intensément le ciel le ciel.
Je ne sais pas qui le vit le premier, alors que venant du bois il commençait à survoler la maison.

Sorte de nuée assez compacte, c’était un bel essaim d’abeilles.

Nous avions une ruche de libre, des hausses et des cadres utilisables…

«Il faut le faire se poser» dit mon père, «va chercher des couvercles de casserole métalliques…»

Et nous voilà, alors que l’essaim passait au-dessus du cerisier, en train de faire un tintamarre du diable en jouant de nos couvercles comme des cymbales ou de taper le cul d’une casserole avec une louche…

L’effet ne se fit pas attendre, et il fallut peu de temps pour que l’essaim descende et se choisisse une branche, qui par chance était accessible, pour s’accrocher.

C’est ainsi que j’appris la technique pour poser un essaim, faire des bruits métalliques, qui perturbent les ondes qui leur servent à s’orienter…

Cet après-midi-là, je n’allais pas au collège, nous avions une 3e ruche à installer, et ma part de miel, c’était mon argent de poche…

 

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Le mot du jour : Tintamarre
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19/07/2015

Si...

Quand j’étais enfant, j’avais ce poème affiché dans ma chambre, je me rappelle qu’il était sur une sorte de papier gaufré avec des petites fleurs incrustées dedans ; à force de lire à haute voix et sur tous les tons, je le connaissais par cœur…

 

Quelques années plus tard, épreuve du bac anglais, un des sujets était cette poésie de Rudyard Kipling, c’est sûrement pour cela que j’ai limité les dégâts cotés note…

 

 

Si

 

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot, te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

 

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

 

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

 

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

 

Rudyard Kipling

 

Il y a quelques années Kozlika avait lancé les petits cailloux, sorte de machine à remonter le temps.

Dans quelques semaines, je change de décennie ; d’ici là j’ai envie de m’inspirer de ce gentil jeu pour parcourir un peu le fils de mes souvenirs, mais seulement si un mot du jour m’en rappelle un !

 

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Le mot du jour : Si
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