jeudi, 9 janvier 2020

Éloge de la peur...

J’ai toujours eu un rapport ambigu avec la peur ; je fais partie de ces gens qui la fuient et la convoite en même temps. Souvent, quand cela est possible, je les affronte, voir, les provoque pour les apprivoiser.

Attention je ne dis pas que c’est la solution, c’est simplement comme cela que je réagis.

 

Je ne suis pas particulièrement sportif, mais longtemps j’ai recherché mon shoot d’adrénaline à travers des sports plus ou moins  dit « extrême ». Je l’ai toujours fait encadré et dans les meilleures conditions de sécurité nécessaire.

En vrac et dans le désordre,  juste une fois ou beaucoup plus :  ski de piste, ski de randonnée dans le Vercors, escalades, spéléo, canoë-kayak, Deltaplane, parachute, parapente, saut à l’élastique, voile, karting, plongée…

 

J’ai une bonne étoile, je ne me suis jamais fait vraiment mal, mais j’ai eu très chaud deux ou trois fois ! J’ai longtemps gardé dans ma voiture un vieux pantalon déchiré lors d’un atterrissage raté en Deltaplane, qui m’avait valu de passer deux heures à enlever des gravillons de mon genou avec une pince à épiler !

 

On avait déjà causé avec l’amoureuse de mon rapport à la peur, alors quand elle a vu ce bouquin, « Éloge de la peur »  (ed. Paulsen) elle me l’a offert !

 

Son auteur, Gérard Guerrier est un écrivain, journaliste et aventurier, plongeur en eaux profondes, spécialistes du Deltaplane, voyageur en zone hostile. Il sait de quoi il parle en s’attaquant à ce thème pas si simple. Dans ce livre, il cherche à comprendre pourquoi des femmes et des hommes vont se confronter à leurs peurs, mettre leur vie en danger en toute conscience, à savoir si ces « fous » ont peur, oui ou non !

 

Pour cela il s’appuie sur les témoignages de sportif de l’extrême et d’aventurier (Isabelle Autissier, Pierre Mazeaud, Géraldine Fasnacht, Loïck Peyron, Stéphanie Bodet, Bertrand Piccard), mais aussi de psychiatres, neurologues, sociologues ou philosophes.

 

La peur reste souvent quelque chose de très intime, vécus de manière forts différente, mais toujours présentes pour tous les protagonistes et l’éclairage scientifique permet de mieux l’appréhender, de la comprendre.

 

Au final, un ouvrage intéressant sur un sujet qui peut… Effrayer…

 

4° de couverture :

La peur est aujourd’hui au cœur de nos sociétés. Elle nous surprend, nous paralyse, nous fragilise. Pourtant des femmes et des hommes choisissent de la vivre au quotidien en prenant des risques et en exposant leur vie. Ce sont les aventuriers, les explorateurs, les sportifs extrêmes.

Pourquoi ont-ils choisi de vivre dangereusement malgré la peur ? Quel rôle joue-t-elle dans leur vie? Est-il possible ou même souhaitable de la maîtriser ? Quel est leur secret ? Leur force ? Que peuvent-ils nous apprendre afin de l’éviter ou mieux la vivre ?

Pour mieux comprendre ces peurs choisies, Gérard Guerrier s’est tourné aussi bien vers les philosophes que vers les neuroscientifiques et les psychiatres. Surtout, il s’est entretenu de longues heures avec de nombreux aventuriers et sportifs extrêmes, comme Isabelle Autissier, Pierre Mazeaud, Géraldine Fasnacht, Loïc Peyron, Stéphanie Bodet, Bertrand Piccard. Ici, philosophes et sociologues, base-jumpeurs et freeriders, explorateurs, montagnards et marins dialoguent par-delà l’Histoire et la Géographie, le temps et l’espace sur la peur, leurs peurs. Et comme en la matière, rien ne vaut l’intime, Gérard Guerrier nous livre également ses peurs vécues… de la simple appréhension à la terreur pure. 
 

 

Ctation :

On vote aussi davantage par peur de l’immigré, du déclassement social ou de la perte des “avantages acquis”, etc. - que par enthousiasme ou adhésion.

Mais pourquoi s’inquiéter ? L’aventure continue à prospérer sous forme de programmes télévisés. Au mieux, des intrigues en milieu naturel grossièrement scénarisées, au pire des héros tatoués de téléréalité exhibant leurs pectoraux et leur vacuité.

Ce n’est pas de la magie ! Le bâton te force à élargir ta bouche, à sourire physiquement. Tu envoies un signal à ton cerveau pour lui dire : “Tout va bien.” Impossible d’avoir peur et de rire en même temps ! En faisant cela, ton cerveau se libère de la tension et se dénoue. Tu peux aussi chanter ou te mettre à rire, cela a le même effet.

Aux individus libres et responsables, l’époque préfère les consommateurs individualistes.

Au même titre que la tristesse, la joie ou la colère, la peur est l’une de nos émotions primaires : une réaction à un événement qui affecte tout à la fois notre psychologie et notre corps. Une émotion se ressent et s’exprime. On distingue en général les émotions, instables par définition, des humeurs - comme le stress ou son opposé, la quiétude -, réputées stables. Les émotions s’expriment sans délai dès l’identification de l’événement déclencheur : moins d’un dixième de seconde dans le cas de la peur.

Si mystérieuse , terrible et honteuse soit-elle, la peur est la plus ancienne compagne de l’humanité.

 

P 90 :