Étrange sensation que d’avoir l’impression à la lecture d’un premier roman, de découvrir un grand auteur en devenir. C’est un peu la perception que j’ai eue à la lecture de « L’oubli » de Frederika Amalia Finkelstein.

Étonnant livre que j’ai beaucoup de mal à résumer simplement ; pas vraiment une histoire, plutôt une longue réflexion sur la vie, la mort, le passé et le devoir de mémoire.

Le mieux est encore de vous recopier la quatrième de couverture :

L'oubli

« Je m’appelle Alma et je n’ai pas connu la guerre. J’ai grandi en écoutant Daft Punk, en buvant du Coca-Cola et en jouant à des jeux vidéo sur la PlayStation 2. Un jour, j’ai appris que mon grand-père avait fui la Pologne quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, avant la Shoah. Ce mot m’a longtemps agacé : son côté spectaculaire. Mais vendredi soir, quand je me suis retrouvé face à la petite-fille d’Adolf Eichmann et qu’elle n’arrivait pas à se remémorer le nom du camp d’Auschwitz, j’ai ressenti comme une douleur – elle a duré quelques secondes. Je me suis rappelé l’exergue de « Si c’est un homme » de Primo Levi : “N’oubliez pas que cela fut, non, ne l’oubliez pas” ; je crois que je veux faire exactement le contraire. Oublier tout. »

Écrit à la première personne on est dans la tête d’Alma, suivant le fil de ses multiples pensées, passant des fois du coq à l’âne, tout au long d’une longue promenade à travers Paris.

Une écriture à la mitraillette, des phrases en rafale, un style assez déroutant au premier abord pour une réflexion parfois dérangeante qui au final ne laisse pas indifférent.