Michel Delpech est mort. Sans être fan, j’aimais bien.

 

Il y a peu ne travaillant pas loin de la rue du Bac, je suis retourné sur les lieux d’une partie de mon adolescence. Cette boîte à Bac pour cancre irrécupérable où j’ai croisé la route de Pennac (à moins que ce ne soit le contraire), le parc aux bosquets discrets, les magasins de luxe, la boulangerie et les éternels CRS aux carrefours d’à côté, Matignon oblige.

Et puis là, dans ce recoin, la petite épicerie où de temps en temps mon copain Rudy volait une pomme pour son goûter, remplacé par ce qui semble être un magasin de matelas ou un truc du genre (il était vide quand je suis passé).

Juste à côté, c’était notre repaire, un troquet à l’ancienne comme on en trouve de moins en moins, le flipper dans un coin, les tables en formica et les banquettes en sky rouge. Mais surtout Ginette, l’âme de ce bistrot, la patronne, qui nous recevait comme ses enfants. Pas question d’alcool pour nous, on était trop jeunes, mais les diabolos grenadine ou les laits fraise faisaient le bonheur des tournées.

C’était une sacrée bonne femme à nos yeux d’ados, avec ses cheveux blancs, cette voix gouleyante.

Mélange de fermeté et de douceur, elle nous couvait Ginette ; je sais même qu’elle a consolé quelques chagrins d’amours…

 

Nostalgie, quand tu nous tiens, c’était il y a 33 ans ; aujourd’hui on y vend des chocolats de luxe…

Le rapport avec Michel Delpech ? C’est qu’à chaque fois que j’entends Laurette, je me retrouve chez Ginette…