Le verdict est tombé, trois semaines d’investigation poussée et une sentence : condamnée

 

Les juges de cet aréopage n’ont point de robes rouges, encore moins de frou-frou en hermine, juste une blouse blanche et un stéthoscope coincé dans la poche.

 

On nous parle de court terme, elle ne souffre pas, elle apparaît bien consciente de son état ; la meilleure solution semble un transfert dans un service de soin palliatif, ce sera l’hôpital Cognac Jay dans le 15e arrondissement…

 

La première fois que j’avais entendu parler du soin palliatif, c’était il y a longtemps, quand on prenait juste conscience de la nécessité de l’accompagnement de la fin de vie, nécessité mise en exergue par l’épidémie de SIDA et son cortège de morts.

C’était un des premiers livres de Marie de Hennezel (je ne sais plus lesquels, elle en a écrit plusieurs) où elle parlait de son expérience d’un des tout premiers services dédiés non pas à soigner, mais à accompagner en douceur vers la mort.

 

Et puis la vie a continué…

 

Quelle ne fut pas ma surprise de constater la qualité d’accueil de ce service prenant deux étages de cet hôpital. L’ambiance y est chaleureuse, les chambres individuelles spacieuses, les couleurs joyeuses et le personnel, nombreux, au petit soin tant pour le malade que pour les accompagnants. Ici on ne soigne pas la maladie, on l’adoucit.

Les seuls traitements sont de confort, notamment contre la douleur.

Il n’y a pas d’horaire pour les visites, vous êtes toujours le bienvenu : matin, après-midi ou la nuit.

Un petit salon est à disposition, avec café et thé gratuitement ; il y a même un frigo : « par exemple, si votre mère aime le champagne, vous pouvez le mettre au frais, mais n’oubliez pas d’indiquer le n° de chambre dessus » nous explique amusé par nos têtes ahuries, un aide-soignant.

Jeudi, une manucure est passée, mercredi des danseurs professionnels ont fait un petit spectacle allant de chambre en chambre…

Toutes les demi-heures, quelqu’un vient regarder si tout va bien…

L’ambiance est zen, pas de cris de douleur, de personnels qui courent partout, de patients abandonnés dans un couloir comme les urgents ou en service gériatrie, il y a peu…

 

Et puis maman a demandé à voir Hawaï, « Pas de problème nous a-t-on répondu. Nan, mais c’est un labrador de belle taille hein ? Oui oui, vous pouvez l’emmener, si cela fait du bien à votre mère… »

Vous dire que j’étais un peu scié…

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Et donc Hawaï a été à l’hopitâl pour visiter la patronne, chercher quelques caresses, faire quelques léchouilles…

 

Et cela est réconfortant de savoir que ceux que vous aimez vont pouvoir partir dans une relative sérénité, dans le calme et la douceur, dans l’accompagnement…