366 Alphabétiques

Il sort une carte sans la montrer.

Elle tente de deviner, hésite, sourit, se fait sérieuse, puis ouvre la donne.

Il sourit, s’incline, dévoile une carte, pas sûr de gagner.

Ils s’affrontent du regard.

Elle abat sa prochaine carte trop vite. Elle aurait du bluffer un peu.Elle retient son souffle.

Elle gagne le droit de rejouer.

Il dévoile la moitié de son jeu, délibérément. Il sait que ses cartes sont bonnes, et qu’elles le seront encore plus s’il joue avec assurance.

Ils se sourient, se défient.

Elle mène la danse, elle le sait maintenant, parce qu’elle a gardé ses meilleures cartes pour la fin, en réussissant à faire passer les moins bonnes dès le début au bluff.

Elle abat son jeu. Bataille gagnée, et elle le sait. Sa victoire lui fait commettre une erreur stratégique face au vaincu magnifique. Il reprend l’avantage. Elle n’a plus qu’à jouer son va-tout pour gagner ou perdre la guerre.

Jouer à l’amour, c’est comme de jouer au strip-poker, avec l’autorisation de toucher en fin de partie.