Sur le bord de la vie, j’ai repris le chemin, je marche
Rejetant les chimères de tous ces rêves vains, je marche
Sur le bord du trottoir le gouffre de l’enfance, je marche
Ne pas tomber dedans, simple histoire de confiance, je marche
Ce dire que tout va bien, non je n’ai pas de doute, je marche
Ce n’est que pieux mensonge pour reprendre la route, je marche
Mettre un pied devant l’autre, aligner tous mes pas, je marche
Oublier tout ce temps, pas de mea-culpa, je marche
Qu’il soit posé forcé ou au pas cadencé, je marche
Et si c’est le coeur triste ce n’est pas insensé, je marche
S’ils ne sont pas droit les sentiers de l’amour, je marche
M’éloignant peu ou prou du terrible toujours, je marche
Souvenir délétère d’un été trop torride, je marche
Mes pensées sont en fuite, mes espoirs trop arides, je marche
Persistance rétinienne de ta peau mordorée, je marche
Et de ce grain si doux aux fragrances adorées, je marche
Rengorger tous mes pleurs, affronter toutes mes peurs, je marche
Bannir la tristesse, choisir la bonne humeur, je marche
Et faire semblant d’y croire, hypocrisie vitale, je marche
D’un monde où tout va bien et d’y croire c’est génial, je marche
Quand nous faisions l’amour, ne plus trop y penser, je marche
Le bleu de tes yeux, ne plus pouvoir m’y lancer, je marche
Oublier tous ces mots qui donnait le sourire, je marche
Les ranger soigneusement dans la case souvenir, je marche
Ou donc mène cette route sinueuse, tourmentée, je marche
peu m’importe, c’est ma vie nouvellement orientée, je marche
Sur les routes bitumeuses, les chemins caillouteux je marche
Et le sourire aux lèvres de souvenir juteux, je marche
Et quand je pense à toi, je me dis droit devant tu marche
Sur un autre chemin, je te sais, je te sens, tu marches
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