Dans le genre petit livre sympathique  à lire dans les transports ou sur la plage, et qui fait réfléchir juste ce qu’il faut, je vous conseille le « Cabinet des curiosités sociales » de Gérald Bronner aux éditions PUF.

 

L’auteur est un sociologue spécialisé dans les croyances collectives, il est professeur à Paris Diderot.

 

Cet ouvrage est en fait une compilation savoureuse de chronique qu’il a faite pendant plusieurs années pour des magazines tels que « Pour la science », « La revue des deux mondes », « Le point »…

 

Ce livre est divisé en plusieurs grands thèmes : Curiosité de la vie quotidienne, curiosité de notre cerveau,  Curiosité de la vie politique, de la radicalité, de la vie intellectuelle, de notre crédulité,de l’information, de la planète Terre et de la vie scientifique.

 

Le genre de livre où l’on peut glaner un ou deux textes en fonction du temps, de l’humeur du moment…

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Quatrième de couverture :

 

Contrairement aux cabinets de curiosités si prisés à la Renaissance, il ne sera pas question ici d’observer les mécanismes extraordinaires et complexes d’un automate ou le plumage d’un oiseau empaillé. Les objets exhibés dans cette vitrine relèvent de notre vie quotidienne et souvent, nous ne remarquons pas leur étrangeté : pourquoi les ballons sont-ils presque tous ronds ? Pourquoi les chantiers sont-ils toujours en retard ? L’apparition des téléphones portables change-t-elle la probabilité d’existence des soucoupes volantes ?

Telles sont quelques-unes des questions en apparence triviales posées par ce livre. En apparence seulement, car, comme pour tout cabinet de curiosités, il s’agira d’édifier l’esprit par l’exemple et d’ouvrir le regard aux marges de la réalité. Et cette marge ne se situe pas aux confins du monde connu, mais juste là… devant nos yeux.

 

Gérald Bronner est professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot, membre de l’Académie des technologies et de l’Académie nationale de médecine, et lauréat du prestigieux European Amalfi Prize For Sociology and Social Sciences. À la suite de ses précédents livres, dont La Démocratie des crédules, La Pensée extrême, L’Empire des croyances et, avec Étienne Géhin, Le Danger sociologique, il continue ici d’explorer les croyances collectives afin d’en dévoiler les rouages.

 

 

Citation :

 

« La réussite d’autrui ne nous blesse que si elle est visible. Or, l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux opère une profonde mutation de la visibilité sociale et de la possibilité de la mise en scène de la réussite de chacun. »

 

 

« Une étude a montré que des juges qui avaient à statuer sur les demandes de liberté conditionnelle étaient nettement plus enclins à l’accepter après une pause déjeuner qu’avant ! En d’autres termes, il est statistiquement montré qu’un juge fatigué et affamé aura tendance à être plus sévère qu’un juge rassasié. Casse-la ne tienne, il suffit peut-être de prévoir de petits en-cas pour éviter ce déséquilibre du jugement. »

 

« Vérifier une information est souvent coûteux, et mettre en péril son propre cadre mental, plus encore. Le cerveau est sur bien des points un épicier qui évalue l’investissement que représente une tâche, il n’aime guère les efforts. La plupart du temps, nous acceptons donc des propositions satisfaisantes, même si elles ne sont pas optimales. »

 

« Chacun comprend que contraindre la mémoire du passé par les normes morales du présent est un processus qui invite non seulement une lecture simpliste de la complexité de notre histoire commune, mais qui, une fois engagé, trouvera difficilement un terme. »

 

« La complexité de cet objet [le cerveau] caractérise une espèce, la nôtre, qui s’arroge des droits, mais qui les assortit de devoir. Or, l’un n’allant pas sans l’autre, la difficulté d’accorder des droits aux animaux est que leur cognition ne saurait leur permettre de s’acquitter des devoirs qu’impliquent les droits qu’ils obtiendraient. »