On est en 1990, tu vas célébrer tes 25 avec ton meilleur pote. Tu arrives chez lui dans l’après-midi, son père t’ouvre, la mine pâle : « Laurent est à l’hôpital, une leucémie… ».

« Avec ma bouteille de champagne, j’avais l’air d’un con, ma mère… » aurait chanté Brassens…

Le soir, avec sa copine, tu vas le voir à l’hôpital. Dès le lendemain matin, il rentrera en chambre stérile. Tu te souviens des tenus de cosmonaute juste pour lui faire coucou derrière une vitre.

Après vous être allé tous les deux, toi et Cécile, manger dans un restaurant chinois de la vieille ville de Tours, histoire quand même de fêter tes 25. Tu te rappelles du sweat vert qu’elle t’a offert, tu l’as porté des années durant, il était devenu un vêtement doudou… Vous essayez de faire bonne figure.

Laurent est mort deux ans plus tard !

Le lendemain, le téléphone sonne chez ton ami, c’est pour toi, ton frère qui t’annonce que ton autre meilleur pote, ton complice d’enfance, ton voisin, celui des 400 coups, c’est tué hier en Grèce, avec sa copine, un virage en moto un peu trop rapide, une sortie de route et ils ont été s’encastrer dans un panneau publicitaire…

Tu as haï tes 25 ans…

(A suivre)