jeudi, 18 juillet 2019

Suis pas raciste mais...

Cela fait longtemps que je ne vous parle plus des livres que je lis !

 

Un peu de paresse, et puis comme le plug-in qui servait à lister mes lectures du moment dans les menus de ce blog ne marche plus du côté administrateur, je ne pense plus à faire des petits comptes rendus quand je change de livre ;-)

 

Un des derniers que j’ai lu est « Qui n’est pas raciste ici ? » de Akli Tadjer.

 

Il s’agit d’un  opuscule d’une centaine de pages, où le romancier nous raconte sa rencontre avec les élèves d’une classe qui avait refusé de lire un de ces livres, « le porteur de cartable » pour des motifs racistes ; qu’avec son nom l’auteur ne devait pas être français, qu’il y avait des mots arabes dans le texte, que l’histoire elle-même ne se passait pas en France, quant aux héros…

 

À la demande de la professeur, il a donc accepté d’aller dialoguer avec ces lycéens, dans l’espoir de comprendre ce qui poussait ces jeunes à être racistes…

 

Un livre bien intéressant sur l’état de notre société, même s’il n’apporte pas une réponse claire et nette sur son questionnement ; les choses sont souvent plus complexes que ce que l’on pense.

 

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4e de couverture :

 

« Qui n’est pas raciste, ici ?

 

C’est la première question qui m’est venue lorsque j’ai rencontré les élèves d’un lycée de province qui avaient refusé de lire Le Porteur de cartable, dont le héros s’appelle Messaoud.

 

Qu’est-ce qui a poussé ces jeunes de la France silencieuse à se montrer soudain si hostiles, si haineux, si racistes au fond ?

 

Ce livre est ma réponse, car mon combat contre ce mal ne connaît pas de répit. Nous avons tous en nous la capacité de haïr les autres, mais nous avons aussi celle d’aller vers eux.

 

Moi, j’ai choisi mon chemin.

 

Outre “Le Porteur de cartable”, Akli Tadjer est également l’auteur d’Alphonse, d’”Il était une fois… Peut-être pas” et, plus récemment, de “La vérité attendra l’aurore”.

 

 

Citation :

 

« « Mais quoi ? On est raciste ou on ne l’est pas. » Il cherche en vain ses mots pour se justifier, puis renonce. Il veut juste une dédicace sur son livre pour avoir un souvenir de notre rencontre, qu’il n’est pas près d’oublier. J’écris : nous avons tous en nous la capacité de haïr l’Autre, mais nous avons aussi la capacité de nous ouvrir aux Autres. À toi de choisir ton chemin, jeune homme. »

 

 

« Le foot à présent. Ils sont fiers d’être champions du monde. Je ne voulais pas aborder le racisme par le biais du sport. Cela aurait été trop simple et surtout trop démago, de faire l’éloge de ces stars arabes, noires, métisses pour dire : « Voyez, tous ces mecs pas franchement français de souche, heureusement qu’ils étaient là pour nous la décrocher cette coupe. »Puisqu’ils m’ont entraîné sur ce terrain, je leur fais remarquer leurs contradictions : ils admirent l’équipe de France et qu’importe sa couleur pourvu qu’elle flatte leur ego, alors que certains d’entre eux ont refusé de me lire parce que mon nom et mon histoire leur étaient insupportables.« On ne vous connaissait pas, Monsieur, sinon… », lance une voix anonyme dans mon dos.« Tandis que M’Bappé, Pogba, N’Golo Kanté, Fékir ce sont vos potes. »Éclat de rire général. »