Ce devait être autour de mes 15 ans, dans les années quatre-vingt. Comme d’habitude j’étais rentré du collège pour manger à la maison à midi.
Il faisait beau et avec mes parents nous mangions au jardin quand soudain se fit entendre, d’abord faiblement puis se rapprochant, ce bruit si caractéristique aux oreilles de ceux qui savent.
Immédiatement, les couverts furent posés, la bouché avalée et les yeux commencèrent à scruter intensément le ciel le ciel.
Je ne sais pas qui le vit le premier, alors que venant du bois il commençait à survoler la maison.

Sorte de nuée assez compacte, c’était un bel essaim d’abeilles.

Nous avions une ruche de libre, des hausses et des cadres utilisables…

«Il faut le faire se poser» dit mon père, «va chercher des couvercles de casserole métalliques…»

Et nous voilà, alors que l’essaim passait au-dessus du cerisier, en train de faire un tintamarre du diable en jouant de nos couvercles comme des cymbales ou de taper le cul d’une casserole avec une louche…

L’effet ne se fit pas attendre, et il fallut peu de temps pour que l’essaim descende et se choisisse une branche, qui par chance était accessible, pour s’accrocher.

C’est ainsi que j’appris la technique pour poser un essaim, faire des bruits métalliques, qui perturbent les ondes qui leur servent à s’orienter…

Cet après-midi-là, je n’allais pas au collège, nous avions une 3e ruche à installer, et ma part de miel, c’était mon argent de poche…

 

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Le mot du jour : Tintamarre
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