lundi, 28 décembre 2015

Suivante...

Pour plein de raison, il est temps que cette année 2015 se termine, parce qu’elle commençait à m’escagasser, à me taper sur les arpions, à me rendre chèvre, même que des fois l’ypérite me monte au nez, et ce n’est pas bien de s’énerver…

Bref, il est temps de passer à la suivante, même si je ne suis pas certain qu’elle soit meilleure…

 

 

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Le mot du jour : Ypérite
La liste des 366 Alphabétiques
Les participants du 366 Alphabétiques

Un poème de Jacques Thomassaint sans ypérite

Je me suis amusé avec les mots xyste, wu, utopie (et je ne remonte pas plus loin), mais au moment d’employer le mot ypérite, le « gaz moutarde » employé dans les guerres, l’envie de m’amuser ne m’est point venue. Puis je me suis rappelé qu’au printemps 2015 j’avais choisi pour une lecture publique sur le thème de la guerre des textes qui font sourire, et que par un heureux hasard dans ma préparation pour cette lecture, j’avais pioché dans mon vrac de marques-page l’un des éditions Soc et Foc illustré par un dessin et ce poème de Jacques Thomassaint :

Le grand chef Hue-Et-Adia
Donna l’ordre du combat

Pas un seul des soldats
Ne fit le premier pas

Passez donc le premier
Disaient-ils poliment

Après vous
Je vous en prie
Je n’en ferai rien

Personne n’osant paraître mal élevé
La bataille fut annulée

Ce qui prouve bien que les gens polis
Ne font pas la guerre à autrui !

 

J’avais inclus ce poème dans ma lecture, après Familiale de Jacques Prévert, La prochaine guerre de Bernard Dimey, avant de conclure par Ennemis de Norge, et j’avais éliminé Victor Hugo ([…] Et cela pour des altesses / Qui, vous à peine enterrés, / Se feront des politesses / Pendant que vous pourrirez […]) parce que trop long pour les six minutes maximum qui m’étaient données.

J’aurais bien placé ici une photo du joli marque-page des éditions Soc et Foc, mais il est en train de faire son boulot de marque-page je ne sais où, comme de nombreux autres marques-page quelque part sur une étagère poésie. Voilà, vous savez tout.


Ceci est ma « participation » au jeu des 366 Alphabétiques pour le mot du jour : YPÉRITE.

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44 Ypérite et calembredaines

Les mots



Ce quadragénaire de quarante ans avait tout essayé, semble-t-il.
Il était maintenant accusé d’avoir tenté d’empoisonner une octogénaire de quatre-vingts ans qui occupait  l’appartement acheté en viager 9 ans plus tôt quand il était un trentenaire de trente-et-un ans.

En avril, sans se découvrir d’un fil, la rentière boit un verre d’eau minérale.
Lui trouvant un drôle de goût, elle en propose une lampée à un visiteur de passage, serviable, malchanceux et d’âge inconnu. Finalement tous deux font un malaise -et ce n'est pas de la solidarité - qui nécessite un transfert à l’hôpital.   

L’occupante de l’appartement restera hospitalisée pendant quinze jours
Intrigué par ce double malaise, l’hôpital avait signalé la situation.
On exclut rapidement la piste de l’ypérite dont elle ne présentait visiblement pas les séquelles puisque -malgré son grand âge- elle n’avait pas combattu en 1917. 
Par contre, l’analyse de la bouteille d’eau révèle la présence d’eau.
Et un ajout liquide qu’on pourrait rapprocher du zythum .
Et la présence d’un peu de sirop.
Et une forte dose de médicament.

L’octogénaire de quatre-vingts ans avait déjà fait des malaises similaires au cours des mois précédents, notamment lors d’un séjour familial sur la côte atlantique. 

Quelques jours après, le témoignage d’une voisine, une septuagénaire de soixante-et-onze ans,  fut décisif. 
Le suspect avait été vu s'introduisant chez la victime. Lors d’une perquisition menée ensuite chez lui il fut retrouvé le même médicament que celui présent dans la bouteille d’eau de cinquante centilitres de l’octogénaire de quatre-vingts ans.
La quadragénaire de quarante ans a reconnu finalement qu’il était passé dans l’appartement.
Mais il l’a expliqué d’abord en prétextant avoir voulu lui faire des bisous, puis en disant qu’il voulait prendre des photos pour vendre le bien.
En revanche, il a nié avoir mis un sirop abricoté et le médicament dans la bouteille d’eau.
Cette « défense» désinvolte, s’appuyant par trop sur des bagatelles,  n’a pas vraiment convaincu les enquêteurs. 
Il a été logiquement suite à ses « calembredaines » -sic- mis en examen pour empoisonnement avec préméditation.


28/12 : y comme ypérite

On surnomme l'ypérite "gaz moutarde"...
Dijonnais pur jus, je déplore cet abus de langage
usurpant le nom d'un fameux condiment sans danger
pour désigner ce gaz délétère et de sinistre usage.