dimanche, 26 juin 2016

Une idée Européenne...

Ce texte date de 1934, extrait d’une conférence de Stefan Zweig intitulé “La construction de l’Europe”

« Il faut que nous prenions conscience avant tout des difficultés exceptionnelles qui font obstacle à la réalisation de cette idée, car celle-ci n’appartient pour l’instant, comme à l’époque de l’humanisme, qu’à une mince couche supérieure, elle n’a pas pris racine dans l’humus des peuples et nous nous rendrions coupables d’un mensonge si nous cherchions à nous persuader que nous nous sommes déjà rapprochés de notre but. 

Reconnaissons donc en premier lieu la suprématie, inscrite dans les faits du temps présent, de l’idée opposée, le nationalisme. L’idée européenne n’est pas un sentiment premier, comme le sentiment patriotique, comme celui de l’appartenance à un peuple, elle n’est pas originelle et instinctive, mais elle naît de la réflexion, elle n’est pas le produit d’une passion spontanée, mais le fruit lentement mûri d’une pensée élevée. Il lui manque d’abord entièrement l’instinct enthousiaste qui anime le sentiment patriotique. L’égoïsme sacré du nationalisme restera toujours plus accessible à la moyenne des individus que l’altruisme sacré du sentiment européen, parce qu’il est toujours plus aisé de reconnaître ce qui vous appartient que de comprendre votre voisin avec respect et désintérêt. 

A cela s’ajoute le fait que le sentiment national est organisé depuis des siècles et bénéficie du soutien des plus puissants auxiliaires. Le nationalisme peut compter sur l’enseignement, l’armée, l’uniforme, les journaux, les hymnes et les insignes, la radio, la langue, il bénéficie de la protection de l’Etat et fait vibrer les masses, alors que nous n’avons jusqu’ici, au service de notre idée, rien d’autre que la parole et l’écrit dont l’effet reste insuffisant face à ces moyens rodés depuis des centaines d’années. (…) Si notre idée doit avoir des effets réels, nous devons donc la faire sortir de la sphère ésotérique des discussions intellectuelles et consacrer toute notre énergie à la endre visible et convaincante pour un cercle élargi ».

(…)

« Jamais dans l’histoire le changement n’est venu de la seule sphère intellectuelle et de la simple réflexion ».

 

Stefan Sweig - Appels aux Européens - Ed. Bartillat

 

La radio de l'été...

La radio de l’été des blogueurs, saison 7 le retour…

Le concept de ce jeu proposé par Lolobobo est simple :

 

Tu choisis une chanson, une musique une reprise, qui accompagne ton été, ou qui a accompagné ton été il y a quelque année, ou qui accompagnera un été futur (quand il se décidera à arriver).

 

En ce qui me concerne, c’est déjà ma quatrième participation, alors après Bachus, Mokaïech et Fairground Attraction je vais encore remonter le temps…

 

Juillet 1994, parc du château de Chantilly, 140 000 spectateurs pour assister à la tournée “Pulse” des Pink Floyd.

Souvenir grandiose, certainement le concert le plus spectaculaire que je n’ai jamais vu.

 

En juillet 2016 je retourne au même endroit écouter le concert de David Gilmour, un peu comme en pèlerinage.

 

Je vous aurais bien proposé ma chanson fétiche de ce show de 1994, le fameux Great gig in the sky, mais je vous l’ai déjà posé ici au mois de mai.

Difficile alors de faire un choix devant la richesse et la qualité de ce spectacle ; il n’y a rien à jeter chez Pink Floyd.

 

Je vous propose High Hopes un morceau parmi les moins connues du groupe, magnifique et que j’aime beaucoup, issu de l’album Division Bell sortie justement en 1994 ; et un long solo de Gilmour à la lap style qui devrait plaire à Diablotin ;-)

 

Le dimanche c'est Top 50...

N° 1 au top 50 au 15 juin 1992

 

L’autre jour, sur un commentaire, Diablotin se posait la question de savoir quels groupes avaient marqué les années quatre-vingt-dix.

Nirvana en fait, sans conteste, parti. Icône d’une génération « grunge » qui balaya d’un riff de guitare celle de la « Dance music » qui faisait alors des ravages dans les émissions musicales et sur les pistes de danse…

« Smells like teen spirite », numéro un seulement pour 4 semaines, fut l’hymne d’une génération aux cheveux longs et sales, au look baba cool et aux jeans’s trouées (qui, ironie de la mode, reviennent avec force de nos jours)…

Sans le suicide de Kurt Cobain, le chanteur, qui sait si Nirvana aurait atteint…

Ben lui-même…