- Crois-tu qu’il soit possible d’avoir le mal de mer dans une tasse de thé ?

- Bien sûr, regarde ce pauvre Henri !

- Que lui est-il arrivé ?

- Je lui ai offert un thé noir de Chine aux arômes irremplaçables !

- Ah ? Et alors ?

- Il m’a dit que cela lui rappelait sa jeunesse, le Yang Tsé Kiang « Attention aux roches, et surtout, attention aux mirages ! Le Yang-tsé-Kiang n’est pas un fleuve, c’est une avenue. Une avenue de 5 000 km qui dégringole du Tibet pour finir dans la mer Jaune, avec des jonques et puis des sampans de chaque côté. Puis au milieu, il y a des… Des tourbillons d’îles flottantes avec des orchidées hautes comme des arbres. Le Yang-tsé-Kiang, camarade, c’est des millions de mètres cubes d’or et de fleurs qui descendent vers Nankin, puis avec tout le long des villes ponton où on peut tout acheter, l’alcool de riz, les religions… Les garces et l’opium…» [1]

Bref du coup les jonques tout ça il a chopé le mal de mer, et sur mon tapis ce n’était pas beau !

- Merde et cela à finis comment ?

- Malade comme il était, il a bu la tasse ! Et il s’est noyé !

- Il ne savait pas nager ?

- Si, mais en eau trouble seulement !

- Paix à son âme…

- Tu veux un thé ?

- Heu non un petit café, ce sera très bien…

[1] Michel Audiard « un singe en hivers » une tirade dite par Gabin…


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Un petit texte pour  les impromptus de cette semaine :

 ” crois-tu qu’il soit possible d’avoir le mal de mer dans une tasse de thé ?

Une seule consigne cette semaine : cette question servira de titre à votre texte ; pour le reste, vous êtes seuls maîtres à bord. “