mardi, 26 novembre 2013

Partage...

Il y a très longtemps de cela, à une époque où le téléphone avait encore un fil et un truc que l’on tournait pour composer un numéro, il s’est mis à sonner vers deux heures du matin me réveillant dans mon premier soleil.

Une voix que je ne connaissais pas, qui s’excusait de me déranger, qui m’expliquait qu’elle avait besoin de parler, qui me disait qu’elle en avait marre, qui criait un désespoir, qui pleurait un mal-être, qui évoquait une mort bienfaitrice, une envie d’en finir …

Je me suis demandé si c’était un gag comme les radios libres du moment aimaient bien en faire, et puis dans le doute j’ai écouté, un peu causer sans savoir quoi raconter, réconforter comme je le pouvais…

Et puis un merci avant de raccrocher…

Difficile de se rendormir, des pensées qui courent dans ma tête, des « et si…». Beaucoup de question qui resteront à jamais sans réponse.

Le suicide, j’y ai été confronté deux fois, deux fois sans retour, deux fois des gens qui m’était cher, deux fois mille et une interrogations…

Deux fois de trop qui m’ont rappelé ce coup de fil nocturne où peut-être sans le savoir j’ai sauvé une vie…

Alors, quand au hasard de mes balades sur le Web je suis tombé sur cette page : «Si vous pensez au suicide, lisez d’abord ceci » je me suis dit qu’elle m’aurait été bien utile lors de cette discussion.

Peut-être suis-je bien naïf (c’est un de mes défauts…), mais si des fois cela peu servir un jour à quelqu’un, dans le doute je partage…

La pilule a eu du mal à passer...

Les maris ont-ils songé que désormais c’est la femme qui détiendra le pouvoir absolu d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants en absorbant la pilule, même à leur insu ?


Et du même député, Jean Courmaros, un peu plus tard :

Donner à la femme mariée l’autorisation d’utiliser la pilule à l’insu de son mari serait en même temps lui conférer le droit de mentir à son mari, de le duper dans son désir naturel – c’est un des buts du mariage – d’avoir des enfants.


Sont certainement les deux considérations pleines de mauvaise foi (d’autres ici) que je préfère, proférés par les opposants au projet de loi sur l’autorisation de la pilule contraceptive à l’assemblé nationale en 1967.

C’est à l’occasion de la mort de Lucien Neuwirth, homme de droite [1], Gaulliste dans l’âme[2], qui contre vents et marées porta cette bataille qui révolutionna la vie des femmes et des couples, que ressortent ces débats qui ne sont pas sans nous rappeler nombre d’arguments nauséabonds assénés il y a peu à propos du mariage pour tous.

Tout cela n’est finalement qu’un continuel recommencement, il y aura toujours des progressistes et des conservateurs, voir des rétrogrades !

Ce patronyme et cet engagement ne m’étaient pas inconnus, j’en avais plusieurs fois entendu en parler par ma maman, éternelle militante féministe qui fut des premiers combats de « maternité heureuse » et du « planning familial »…

Il en est qui comme cela laisse leurs noms dans l’histoire, et ce, pour une bonne cause ; ce qui n’est pas aussi fréquent que cela !



Et avec un sujet pareil, je n’arrive même pas à placer “baisailler”[3], l’obsolète du jour…

(295/366)

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Notes

[1] comme quoi quand elle veut la droite peut faire évoluer la société !

[2] à une époque où être Gaulliste voulait dire quelque chose

[3] Baisailler : Faire des visites ennuyeuses, inévitablement accompagnées de baisers.