Il faut que je vous raconte… C’est une drôle d’histoire en fait, une histoire de brosses à dents ! Dingue !! En fait tout a commencé alors que j’étais chez B. toute la semaine dernière. Nous avions bien senti que quelque chose se tramait dans la salle de bain, et puis il fallait se rendre à l’évidence, il y avait des signes avant-coureurs qui ne trompent pas…
Et merde, c’est le cas de le dire ! Avec cette manie qu’ont les gens de commencer les livres par la fin, et bien justement, on ne la connaît plus ! C’était le dénouement, on allait enfin savoir pourquoi B. avait disparu, et pourquoi, depuis qu’il avait été retrouvé nu comme un ver, dans les appartements d’Eiffel au troisième étage de la tour du même nom, il était dans en état second, comme hypnotisée. Incapable de répondre autre chose que « c’est à cause des pourpres » .
-Qui vous a enlevé ?
-« C’est à cause des pourpres ».
-mais qui sont les pourpres ?
-« C’est à cause des pourpres » ?
-On vous a drogué ?
-« C’est à cause des pourpres » comme un disque rayé, une mémoire saturée…
Et là, il vous manque les dernières pages, d’un livre plus vieux que moi, d’un auteur inconnu, et qui ne seras jamais réédité. Tout cela parce que ma grand-mère commence toujours les livres par la fin. Comme elle dit, les jours où cela passe mal, on peut patienter en lisant le début, et si cela se passe vraiment mal, il nous reste l’imagination, et l’imagination, cela peut durer très longtemps.
Je n’ai jamais compris cette manie de ma grand-mère, qui dispose de tout le confort moderne, qui se branche sur internet pour parler avec ses arrières petits enfants, qui a les moyens suffisants pour subvenir à ses besoins mêmes les plus insignifiants et qui persiste sur un point précis à vivre comme quand elle était enfant. Jamais, au grand jamais, vous ne trouverez dans ses toilettes le moindre rouleau, la plus petite feuille de papier hygiénique. Depuis 90 ans, comme cela se passait avant, elle utilise les invendus de la petite librairie familiale que tenaient ses parents. C’était cela ou le pilon de toute manière, et puis certains d’entre eux méritent parfaitement le lieu d’aisances où ils finissent !
En attendant, pendant les vacances elle a fait une génération de petit enfant frustré…
NB:J’espère que Frank Paul m’excusera mon petit emprunt de ses fameux pourpres ob;
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Initialement publié le 27/03/2008 pour le sablier de printemps, amorce 2, provenant d’un billet de Toothcrush…
Papier, s'il vous plait…
samedi, 23 juin 2012. Lien permanent Des mots...
3 réactions
1 De Franck
- 23/06/2012, 22:15
No problemo pour l'emprunt, à condition que tu me les rende dans le même état ;-)
2 De ArRi
- 24/06/2012, 07:14
Je connais quelqu'un qui fait pareil. Faut toujours qu'elle lise les dernières lignes. Et puis, elle adore lancer: "tiens, ça ne se termine pas trop mal!..." Dire que cela me fait sourire chaque fois. Serais-je amoureux?...
3 De Gilsoub
- 25/06/2012, 00:03
@Franck : Remarque que cela fait un bout de temps que je te l'ai emprunté :siffle: mais merci :-)
@ArRi / Ah ben oui mais là il manque les dernières pages ! agaçant O-)