C’était il y a cinq ans la première fois qu’il nous en a parlé. Je n’ai retenu que les mots lymphome et cancer. Sans trop savoir exactement, ces deux-là suffisaient à faire peur. Depuis, régulièrement je bosse avec lui, il est reconnu pour son boulot. 

Souvent entre deux chimios, des fois même juste après. 

L’autre jour il appelait l’hôpital pour en faire repousser une de 5 jours : « vous comprenez, je viens de décrocher un chantier à Monaco… » 

5 ans que cela dure, il est maigre, le visage émacié, la maladie se lit dans ses traits, plus vieux que son âge, il fume toujours son paquet par jours et un petit verre ne lui fait pas peur. 

C’est alors qu’il te regarde dans les yeux, et te dis, tu comprend, sans le boulot, je serais déjà mort… 

Il sont étonnant ceux qui s’accroche à la vie comme cela, ceux qui ont la chance de réussir… 

Mais pour un que le crabe n’arrive pas à bouffer, combien participe malgré eux à son macabre festin ? 

Hier soir j’apprenais que c’était la fin proche pour mon pote Tatave… 

Encore un…

La mer...
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D’autre 366 à prise rapide…