Il est deux heures du matin, je sors de sous les ors de l’Opéra de Paris où j’ai travaillé une partie de la nuit. Le luxe, la richesse de la déco, des murs, des plafonds, de magnifiques lustres, contraste avec la réalité noctambule des rues de ce quartier chic.
Pas un pas de porte de magasin qui ne soit occupé par un homme ou une femme qui tente de dormir dans un vieux duvet protégé par quelques cartons…
Entre Opéra et Madeleine, j’en ai compté plus de 10…
Une triste vision de la vileté[1] d’un être humain ; j’oublie sous une douche chaude avant de me glisser dans des draps propres…
(254/366)
Venez nous rejoindre, d’autres 366 obsolètes iciNotes :
[1] Vileté : bas prix d’une chose ; son peu d’importance.
4 réactions
1 De Niou
- 16/10/2013, 10:51
Pas besoin d'aller bien loin pour trouver la misère, elle est ici même, quasiment à chaque coin de rue, sur le pas de nos portes ou sous un pont.
Il suffit de peu pour se retrouver dans la rue, totalement démuni. Tout peut s'écrouler en un rien de temps : la maladie et/ou la perte d'un emploi qui engendre la perte d'un logement et bien souvent la dislocation de la famille, la honte de demander de l'aide... Et c'est la dégringolade.
Je me sens privilégiée (et je le suis) mais je garde toujours dans un coin de ma tête que ça peut ne pas durer.
2 De Niou
- 16/10/2013, 18:55
Tête en l'air que je suis, j'ai oublié l'entrée en matière : sur le pavé, c'est pas la plage !
3 De Cristophe
- 17/10/2013, 08:26
Une douche chaude et des draps propres ? Mais si ces gens avaient laissé libre un pas de porte, tu serais allé y dormir par solidarité.
4 De Gilsoub
- 17/10/2013, 12:02
@Niou : Oui, c'est souvent ce que je me dis, les choses peuvent basculer à une vitesse folle ! un chomage, un divorce, une maladie... Le titre de ce billet à faillis être sur le pavé, la crasse...
@Cristophe : La solidarité ce n'est pas de s'infliger les mêmes souffrances que ceux que tu veux aider (ça c'est juste bon pour faire de la médiatisation!) mais de s'investir dans des associations d'aide, au minimum par des dons et au maximum par un coup de main concret