C’est de la fenêtre de mon bureau que je l’aperçus ; depuis combien de temps était-il là ? Je l’ignore…
Il n’avait pas l’air au mieux de sa forme, c’est peu de le dire ! Affalé de tout son long, la tête entre les deux bancs, cela sentait la cuite dans toute sa splendeur.
Je l’observais longuement, me demandant s’il fallait appeler des secours ; de temps en temps il bougeait un peu, un semblant de signe de vie comme pour dire : « ne vous inquiétez pas, c’est juste une grosse fatigue… »
Les passants passaient, ce qui étymologiquement semble être leur fonction. La plupart détournaient le regard façon je n’ai rien vu, d’autres, tout en continuant leur route, le fixaient tantôt amusé, tantôt compatissant.
Enfin, quelques rares bénédictins se sont arrêtés pour s’enquérir de son état réel avant de poursuivre leur chemin ; cela me rassura.
Je partis 10 minutes vaquer à quelques occupations professionnelles et quand je revins le banc était vide, à nouveau prêt à recevoir le fessier de quidams de passages…
Tout le reste de la journée, j’avais dans la tête la chanson de Bille Deraim…
2 réactions
1 De saby - 26/04/2019, 14:56
Ben y a de quoi être mal quand tu vois que même les bancs sont fait de telle sorte que les “sans abri” ne puissent plus s’allonger dessus ….. là, le bonhomme il a pu se remettre peut être un petit peu …. qui le sait ?
Merci pour Mr Bill
2 De Gilsoub - 28/04/2019, 12:37
@Saby : Oui j’ai vu que dans certain endroit, dans le métro, en autre, les banc n’était plus des bancs à proprement parler ! c’est juste scandaleux ! celui là, à l’ancienne, double permet de cuver presque normalement