Il y a des livres que l’on ne sait pas dans quelles catégories classer : Pas science-fiction, encore moins anticipation, ni Fantasy. Imaginaire peut-être, comme le nom du grand prix qu’il a reçu en 2006. Ah oui, parce que ce bouquin ne date pas d’hier ; il est sorti en 2004 !

 

Une chose est certaine, il fait partie de ces histoires où l’on accroche tout de suite, ou alors pas du tout, on aime ou on déteste, je ne vois pas trop où pourrait être le juste milieu !

 

Bref, moi j’ai adoré « La horde du contrevent » d’Alain Damasio (Folio  SF), joli pavé iconoclaste qui nous transporte dans un autre monde, celui du vent et de ses neuf formes, de ces hordes, ici la 34e du neuvième Golgoth, qui partit d’extrêmes avals, vont contrer des années et des années dans l’espoir d’enfin découvrir l’extrême amont et l’origine du vent !

En sous-jacent, si on lit entre les lignes, on peut y voir une réflexion sur les religions et nos sociétés !

 

Si l’histoire est étrange, la forme aussi puisque le livre débute à la page 700 pour finir à la page 0. La forme toujours, l’épopée est racontée tour à tour par chacun de ces 23 membres qu’il soit bordier, troubadour, scribe, prince…

D’ailleurs, surtout au début, il est conseillé de ne pas perdre le marque-page offert (en tout cas en livre de poche !) et qui permet de s’y retrouver entre les 23 hordiers tous aussi attachants les uns que les autres !

Enfin, où l’auteur n’hésite pas à inventer des mots qu’étrangement nous comprenons du premier coup, le tout d’une belle et poétique écriture qui sonne agréablement à nos yeux.

 

Ah oui, et le dénouement !

Dernière ligne du roman pour avoir le fin mot de l’histoire, j’ai adoré !

 

Pour les amateurs du genre, je recommande fortement !

4e de couverture :

 

Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromètre et géomètre, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.

 

Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d’un pinceau, d’une caméra ou d’une arme…

Chef-d’œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire.

 

Citation :

 

« Le hasard est un allié aussi fugitif que mortel. Il te tue avec la même facilité qu’il te sauve. »

 

« - Messeigneurs de la Frime, bonsoir ! Puisque nous nous connaissons, pour beaucoup, laissez-moi écourter la chamarre et assourdir les violons ! Sur ce gradin en face de vous, rasés de frais, la mèche en vrille et la chemise en vrac, est placée tout à trac – en guenille pour les meilleurs, pour les autres en haillons – la poussière du désert, ou pour mieux dire : sa coagulation… Ils sont l’orage marcheur ! Ils sont la foudre lente ! Ils sont de l’horizon les vingt-trois éclats de verre, les copeaux bleus et les tessons – j’annonce et vous présente, hirondelles et damoiseaux, nobles éologues et porte-drapeaux, la légende de cette terre : la Horde du Contrevent ! »

 

« Fondamentalement le vent c’est : 1, une vitesse ; 2 un coefficient de variation – accélération ou décélération ; et 3, une variable de fluctuation, ou turbulence. »

Page 90 :