Lors de ce même séjour professionnel au Maroc, au Mamounia, nous devions installer un certain nombre de matériels audiovisuel pour une convention. De mon côté, j’étais chargé, entre autres, d’implanter un puissant vidéoprojecteur.

La particularité de ces engins, surtout à l’époque, était d’avoir de grosse lampe qui consommait pas mal, en l’occurrence celui-là tirait 14 ampères lors de son allumage (après cela se calmait), soit environ 3000 watts.

Après mon installation, je fis donc appeler l’électricien du lieu pour effectuer le branchement final.

Réseau élèctrique à Beyrouth

 

Je vis arriver un bonhomme tout maigre dans un vieux bleu de travail. Il souriait des dents qui lui restaient. Il ne parlait pas français, et pas beaucoup plus l’anglais, mais nous parvenions à nous comprendre.

Je lui tendis mon épanoui (câble dénudé d’un côté avec une prise de l’autre) afin qu’il le connecte sur le tableau de l’hôtel. Il coupa consciencieusement le disjoncteur, sorti ses outils de la poche, relia mon câble sur son bornier, vérifia que tout était bien serré, réenclencha le contacteur et…

 

…mouilla deux doigts qu’il posa sur les bouts à nu de ce qu’il avait installé !

Il fit un bond en arrière en secouant la main (le fusible ne sauta pas !) sur la châtaigne qu’il venait de prendre et me gratifia d’un sourire en me montrant son pouce levé me signifiant que tout était « OK » : « Good electricity ! two hundred and twenty volts ! » et il partit après m’avoir serré la main !

Avec le pote, je crois qu’on est resté figé là un moment avant d’éclater de rire…