Si j’adore le Denis Podalydès acteur, si j’ai bien aimé le Denis Podalydès romancier avec son « Fuir Pénélope », j’avoue être plus mitigé avec ses « Scènes de la vie d’acteur ».

Ce livre regroupe une série de chroniques qu’il a écrites, un peu comme un journal, réflexion sur ce qui fait le comédien, ce métier étrange, la célébrité, la préparation, la différence entre un tournage et une pièce de théâtre…

J’ai trouvé l’ensemble assez inégal, avec des récits passionnants comme la description de l’angoisse du trou noir quand il arrive. Ce mot, cette réplique, la phrase connue par cœur, jouée plus de 100 fois sur scène et qui soudainement s’envole de la mémoire de l’acteur qui en reste bouche bée. La suée qui coule, les mains qui deviennent moites, le palpitant qui s’affole, et le partenaire qui attend, veut aider ; le cerveau qui fouille au tréfonds de ses souvenirs, essaye de se raccrocher à un mot pour tenter de retrouver le droit chemin…

Et puis des pages que l’on a envie de tourner vite sans les finir, notamment quand il raconte ses répétitions en Russie, c’est long, trop long.

L’avantage de ces petits récits c’est que justement l’on peut sauter des passages…

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4° de couverture :

 

«Voici regroupées des chroniques écrites au fil du temps depuis maintenant une dizaine d’années. Si je les souhaite à peu près véritables, elles n’en sont pas moins romancées. L’anonymat n’est pas prétexte à me donner licence de tout dire. Peu importe qui parle et de qui je parle (les noms sont fictifs - à l’exception des morts -, les circonstances très souvent modifiées). J’ai toujours écrit ces textes dans le désir, non d’affirmer quoi que ce soit, mais de décrire, dépeindre, raconter une vie ordinaire de comédien ordinaire. Je ne donne aucune connotation péjorative à ce mot, que je ne prends pas dans le sens de terne, moyen, médiocre, mais dans celui de coutumier, régulier, normal. La banalité en question m’est précieuse. Un autre mot serait pour moi tentant, s’il n’était source de malentendu : le beau mot de classique. Plus exactement, sans porter le moindre jugement de valeur, sans jouer le désenchantement du comédien qui commence à en avoir beaucoup vu, je voudrais montrer l’ordinaire d’une vie que l’on a coutume de percevoir comme nécessairement et toujours extraordinaire. Et j’aimerais évidemment qu’on perçoive le caractère un peu, parfois, extra-ordinaire de cet ordinaire.»