La vie, des fois, aime à vous rappeler qu’elle est précaire, qu’elle tient à un fil, à pas grand-chose, et qu’un minuscule rien, sans crier gare, peut venir bouleverser ce modeste équilibre. C’était lundi, mais je préfère laisser l’Amoureuse raconter, en vous collant son petit texte qu’elle a publié sur un réseau social :

 

« Dans le registre « frayeur », ce matin j’allais faire ma visite de contrôle avec l’oncologue. Regard sur ma dernière prise de sang. « Hum, un taux de calcium un peu trop élevé, on va faire tout de suite une autre prise de sang pour vérifier s’il n’y aurait pas une hypothyroïdie. Sinon, on envisagera une scintigraphie des os et un petscan ». À ce dernier mot, l’angoisse monte. «  Vous cherchez quoi avec la scintigraphie et le petscan ? » « Bon, alors j’y crois pas du tout, mais, par acquit de conscience, il faut vérifier s’il n’y aurait pas une récidive de cancer ». Double salto de stress. Mon Namoureux présent me serre la main. On va à la prise de sang. « Je vous appelle demain en début d’am pour vous tenir informé ». On quitte l’hôpital assommé en faisant semblant d’être rassuré. Et puis cet am, coup de fil de l’oncologue « j’ai vos résultats, tout est revenu à la normale, donc tout va bien, fausse alerte, pas besoin d’examen complémentaire. J’ai préféré vous appeler tout de suite, j’ai pensé que vous passeriez une meilleure journée » « Oui, vous avez bien fait ! »

Voilà, c’était juste une piqûre de rappel, il est urgent de profiter de la vie pendant qu’on va bien».

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu peur, je veux dire, vraiment peur, cette petite boule dans le ventre qui s’immisce partout. Le cerveau qui se met à bouillir, à imaginer tout et n’importe quoi, plutôt tendance pire, tant qu’à faire ! Retour à la maison, s’occuper, faire des cartons, en déplacer, trouver une activité pour ne pas penser ! Et puis manger, peut-être en se forçant un peu, discuter avec l’Amoureuse en tentant de se rassurer ; tu parles !

Et puis ce coup de fil inattendu, mais salvateur, merci à cette toubib ! Elle nous a évités 24 heures de cogitation stérile !

Conséquence, gros coup de mou, évacuez la tension. Bon, ce soir, on va au resto, ce n’est pas raisonnable, mais… Et puis, mardi matin, allons-nous balader en ville, basta les cartons, et puis tant pis on se refait une brasserie à midi. Et puis l’Amoureuse me dit qu’elle irait bien chez son coiffeur ; aller, je l’accompagne…

 

Une journée cool, tranquille, avant que de s’attaquer aux derniers cartons, là on est bien en avance, tout est quasi fini, alors on va essayer de continuer à profiter de la vie !