vendredi, 27 mars 2015

Ignorance

Tant que l’Homme ignorera les étoiles, elles se contenteront de réfléter la mort.

Proverbe céhérien

Ignorance

Ce mot fait écho au billet d’hier.

Source : Loi sur le renseignement sur ZATAZ Magazine

« L’introduction de cette loi, un mois à peine après la tragédie de Charlie Hebdo, est une tentative visant à étendre les pouvoirs de surveillance, aux prétextes de prévenir le terrorisme.
Une sécurité accrue ne doit pas être au prix d’un moindre respect de la vie privée et la lutte contre le terrorisme ne doit pas être utilisé comme argument pour justifier le contrôle de masse des activités de chaque citoyen français sur Internet.
Si toutes les mesures proposées devaient être adoptées par le parlement, sans étude approfondie, la France serait bel et bien en passe de devenir un Etat espion. »
Carly Nyst, directeur juridique de Privacy International

On ne peut pas rester dans lignorance.


Venez nous rejoindre sur les 366 Alphabétiques
La liste des 366 Alphabétiques.

Ignorance

Comptent-ils sur l’ignorance, sur le désintérêt, sur le détournement d’attention (et moult rebondissements avides de pourriture) ou sur le syndrome de la peur tous azimuts - mais surtout envers le terrorisme et l’islamisme - pour faire passer une loi de surveillance massive de la population qui donnera(it) les clefs sans réel garde-fou à tout gouvernement ?

Il est primordial d’informer[1] et de se mobiliser.

C’est quand même hallucinant à quel point on doit toujours se mobiliser, lutter contre des gens qui sont censés nous représenter (à toutes les échelles, cf Sivens).

Note

[1] Outre le lien vers le blog de Tristan Nitot indiqué dans le billet précédent, on trouve des articles et communiqués à ce propos sur de très nombreux sites dont Numerama.

Âne et docte

Adopter et feindre l’ignorance fait partie des petits arrangements avec soi-même et les autres.

2015366ignorane

Ignorance

Projet de loi relatif au renseignement

Le gouvernement a décidé de présenter au Parlement un projet de loi sur le renseignement.

Ce projet a été présenté comme une nécessité à la suite des attaques terroristes du mois de janvier 2015. Il est destiné, selon le gouvernement, à renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme tout en préservant les droits des citoyens.

La LDH observe tout d’abord six points qui lui paraissent essentiels.

1) Le projet de loi va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les raisons qui autorisent la mise en œuvre des moyens exorbitants du droit commun énumérés dans le projet sont au nombre de sept :

• la sécurité nationale ;
• les intérêts essentiels de la politique étrangère et l’exécution des engagements européens et internationaux de la France ;
• les intérêts économiques et scientifiques essentiels de la France ;
• la prévention du terrorisme ;
• la prévention de la reconstitution ou du maintien de groupement dissous en application de l’article L 212-1 ;
• la prévention de la criminalité et de la délinquance organisée ;
• la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique.

Les deux restrictions énoncées aux articles 851-3 et 851-4 ne sont pas de nature à changer le caractère très général des dispositions ci-dessus.

2) Le projet de loi, suivant déjà en cela les dispositions déjà adoptées en matière de retrait des passeports et d’interdiction d’accès à des sites Internet, élimine tout contrôle du juge judiciaire. Bien que l’autorité judiciaire soit considérée par la Constitution comme étant « gardienne des libertés individuelles », elle perd tout pouvoir, dans le domaine concerné, au profit du seul Conseil d’Etat, consacré ainsi comme seul interlocuteur valable du gouvernement. L’autorité judiciaire est même subordonnée au Conseil d’Etat par les dispositions de l’article 841-1, dernier alinéa. La présence de deux magistrats de la Cour de cassation dans la commission n’est pas de nature à modifier cette appréciation.

3) Le projet de loi organise, si ce n’est de droit de fait, l’impunité des agents de l’Etat qu’ils soient responsables politiques ou simples agents d’exécution. En organisant l’anonymat généralisé des agents d’exécution, en couvrant du secret défense la totalité des actes intervenus dans le cadre de la loi, en confiant au Conseil d’Etat le soin d’indemniser d’éventuelles victimes, en subordonnant une décision judiciaire à l’intervention du Conseil d’Etat, le projet de loi interdit de fait toutes poursuites pénales. Ce n’est pas l’allocation d’une indemnisation par le Conseil d’Etat ou le fait que celui-ci puisse transmettre une procédure au procureur de la République (qui , en confiant au Conseil d’ sitaura d’ailleurs bien du mal à mener une enquête…) qui sont de nature à combattre l’impunité ainsi accordée.

4) La composition de la commission de contrôle implique une intervention massive du législateur (quatre membres sur neuf…), donc du politique au même titre que le fait que ce soit le Premier ministre qui nomme les membres issus du Conseil d’Etat ou de la Cour de cassation et le Président (qui a voix prépondérante). Elle ne bénéficie donc pas d’un quelconque caractère d’indépendance. Ses pouvoirs sont limités dès lors que le Premier ministre peut passer outre dans certains cas et qu’elle est astreinte à ne saisir le Conseil d’Etat que dans des conditions restrictives et jamais automatiques.

5) Les moyens qui peuvent être mis en œuvre entraînent, de fait, une disparition du secret professionnel et des sources, et conduisent à une forme généralisée de surveillance pour des raisons qui dépassent de très loin la seule lutte contre le terrorisme.

6) En matière de communications émises de l’étranger ou émises de France à destination de l’étranger, les pouvoirs publics s’affranchissent de tout contrôle (article L 854.1), ce d’autant plus que ce domaine sera soumis au régime du décret non publié, c’est-à-dire que les communications émanant de l’étranger, fût-ce entre deux Français, pourront faire l’objet d’une interception à la guise et selon le bon vouloir des pouvoirs publics dans des conditions occultes et qui ne permettront aucun recours. Quant aux communications émises et reçues, le projet aligne les pouvoirs de la puissance publique sur ceux qui sont reprochés à d’autres puissances.

Ces points ne sont pas exhaustifs. La LDH les considère comme les plus importants en ce qu’ils révèlent une vision des rapports sociaux et des équilibres institutionnels dangereuse pour la démocratie et la citoyenneté.

La LDH constate, à regret, tout d’abord que, rejoignant des pratiques constantes depuis trente ans, quelle que soit la couleur des majorités politiques, prenant prétexte de la nécessaire lutte contre le terrorisme, les pouvoirs publics accroissent leurs pouvoirs, sans contrôle réel, à des domaines qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. L‘étendue des sept items décrits à l’article 811-3 permet de s’assurer qu’au nom de la lutte contre le terrorisme, c’est l’activité des syndicats, des ONG, des partis politiques, des cultes, de la société civile dans son ensemble qui peut faire l’objet d’une surveillance, et même d’une intrusion.

Ce projet de loi n’organise pas la lutte contre le terrorisme, il organise une surveillance généralisée de la société tout entière.

Il remet entre les mains de la puissance publique la vie privée des citoyens, leur capacité d’inventer, de créer, de discuter à l’abri de toute intervention et de tout regard de la puissance publique, faisant du soupçon la règle et en créant, de fait sinon de droit, l’impunité de ses agents.

Le projet abandonne tout contrôle réel de la puissance publique, le recours au Conseil d’Etat n’étant qu’un alibi, d’autant mieux accepté par cette juridiction qu’elle lui reconnaît un rôle jusqu’ici dévolu au juge judiciaire.

La LDH relève et déplore cet abaissement de l’autorité judiciaire, pourtant constitutionnellement garante des libertés individuelles. Ceci signifie un bouleversement de l’ordre institutionnel au seul profit de l’exécutif.

Et il nous importe peu que les auteurs et promoteurs de ce projet de loi soient des républicains. Nous ne sommes pas sur le terrain de la confiance que l’on doit faire à l’Etat mais sur le terrain de nos libertés et du contrôle des actes auquel l’Etat doit être astreint dès qu’il limite les libertés individuelles et collectives. Un homme ou une femme en charge d’une responsabilité politique doit avoir l’humilité de comprendre qu’une loi intrinsèquement mauvaise le sera encore plus entre de mauvaises mains.

Après avoir soumis le retrait des passeports et l’interdiction d’accès à certains sites au contrôle a posteriori du seul juge administratif, après avoir modifié les dispositions de la loi de 1881 de telle manière qu’un propos d’ivrogne devienne une apologie du terrorisme, le gouvernement use des attentats de janvier 2015 comme un prétexte pour faire adopter un projet, prêt sans doute depuis déjà longtemps, qui renforce ses pouvoirs de contrôle bien au-delà de ce qui est nécessaire. Et cela avant de s’apprêter à porter un coup à la liberté d’expession par une nouvelle modification de la loi de 1881.

Nous savons que l’invitation qui nous a été faite d’être auditionné par le rapporteur du projet de loi relève des formes utiles à accréditer l’idée qu’une concertation a eu lieu. Nous ne sommes pas dupes : la LDH n’est pas une assemblée de citoyens qui entérinera de telles atteintes aux libertés pourvu que la forme soit respectée.

Nous mettons en garde : ce projet de loi autorise tous les excès, tous les débordements, toutes les « affaires » et toutes les atteintes aux libertés.

L’avoir conçu est déjà inquiétant, l’adopter ferait de lui un des textes « scélérats » qui ont parsemé les pages noires de la République.

Paris, le 24 mars 2015

Source : Ligue des Droits de l’Homme

Voilà, personne n’est plus dans l’ignorance de ce qui se trame avec cette loi !

Ignorance

Depuis hier, la grande question est “Pourquoi ? “
Nous resterons sans doute longtemps dans l’ignorance du motif profond qui a poussé le copilote de l’Airbus à précipiter l’avion et ses passagers contre la montagne.

Ignorance

Le pire des maux

27/03 : i comme ignorance

Mon ignorance est parfois naïve, parfois autruche.
Incompétence crasse ou protection fragile,
posture délibérée ou penchant naturel ?
Je ne sais pas, je ne sais plus…

Combat contre l'ignorance


ignorance_0.jpg
ignorance_1.jpg

A nous de faire le vainqueur de ce combat singulier!

Ignorance

(Jeu des 366 Alphabétiques expliqué là-bas.)

Au moment où j’écris, le billet Instantanés de l’ignorance de l’auteur qui se fait appeler Personne est encore en ligne. Si l’auteur ne change pas son procédé, ce billet devrait disparaître (j’ignore quand) et être remplacé par un autre. J’espère que vous pourrez lire ces Instantanés de l’ignorance, et moi maintenant je vais penser à autre chose pour illustrer le mot du jour…

 

Il m’est venu la phrase :

L’ignorance est mère de tous les vices.

Quand cette phrase m’est apparue, j’ai cru que je venais de l’inventer, j’étais content de moi… Puis très vite j’ai pensé qu’elle devait être une réminiscence, j’ai cherché sur le ouèbe… Elle serait de François Rabelais. Il est tard, je suis fatigué, je ne vais pas chercher maintenant si la citation est exacte, complète, son contexte…

Ce n’est peut-être pas un hasard si dans ignorance il y a rance. Je pense à des idées rances.

Dans une exposition consacrée à François Rabelais, j’avais découvert ceci :

gastrolatrie

 


D’autres auteurs inspirés du même mot là-bas

Ignorance…

abc270315b.jpg

Paris, expo Helmut Newton - Juillet 2012