mercredi, 4 mars 2015

Larme

À chaque fois que je regarde une émission de télévision grand public (sur le web), je comprends pourquoi je n’ai plus de poste chez moi (ou presque, comprenne qui peut).

Après avoir regardé l’édifiant documentaire sur la troïka sur Arte+7, et voyant passer des tweets sur une autre qui était en cours, je me connecte donc sur le site de France2 pour suivre en direct les 3/4 restants de “Cash Investigation” qui parle ce soir-là des entreprises gérées (ou liquidées) par des fonds spéculatifs et leur impact sur l’emploi et les conditions de travail. On note au passage le titre évocateur : “Quand les actionnaires s’en prennent à nos emplois”.

J’avais déjà entendu parler de cette émission et de son concept - qui se comprend d’ailleurs quasiment à la lecture de son titre - plutôt en bien, voyons donc ce qu’il en est.

Le ton & les larmes

D’abord, il y a le ton si particulier des voix-off de ce type de reportages[1], un ton de connivence, moqueur parfois, au débit particulier, insistant sur certains mots, dramatisant par des pauses bien senties, très assuré dans ses affirmations. On sent que le monsieur sait et veut faire passer son message. C’est rassurant, il ne va pas nous raconter de salades - sous-entendu : comme tous les autres.

Ensuite, on voit bien les ficelles : on joue énormément sur l’émotion, le pathos, procédé sans doute destiné à impliquer le téléspectateur à l’égard de la détresse des personnes ayant perdu leur emploi, ou s’étant suicidée (photo en gros plan). Le procédé est grossier, mais soit, on veut nous démontrer des choses.

Bon, et si on rajoutait quelques éléments de mise en scène histoire de construire le doc comme un thriller ? Un vieux téléphone rouge à cadran rotatif dans une fausse cabine, et le tour est joué. Ça tombe bien, on va parler (entre autre) des Pages Jaunes.

Cash, vous avez dit ?

Étant donné que les questions à poser sont dérangeantes pour l’interlocuteur, difficile d’obtenir un rendez-vous. C’est là qu’intervient le procédé d’interpellation durant une réunion, ou à sa sortie, ou ailleurs, efficace et fédérateur. C’est très pertinent. Une belle marque de fabrique qui fait à raison la réputation de cette émission. Il faut bien avouer que c’est rassurant voire rafraîchissant de voir des journalistes poser des questions importantes et ne pas lâcher, alors qu’on voit à quel point beaucoup d’autres se contentent de servir les plats aux politiques et personnages importants. Là non, et ça dénote.

Médusé "Le manipulé"

Du fond, oui mais…

Sur le fond, je ne remets aucunement en cause je me réjouis de voir la dénonciation des fonds spéculatifs, des grosses boîtes prédatrices d’affaires à haut rendement… plus on en parle, mieux c’est. Plus l’information circule, plus la prise de conscience sera grande. Et on ne sait jamais, on peut toujours espérer une réaction massive. Bref.

Le tout est de savoir quelle est la meilleur manière d’aborder le sujet. J’ai eu l’occasion aujourd’hui d’échanger avec une personne à propos du sujet sur les Pages Jaunes. Elle m’a expliqué travailler dans cette entreprise et avoir été choquée par le reportage qui donnait une vision biaisée et généralisait à outrance les conditions de travail et l’état d’esprit qui y régnaient. Ça n’était clairement pas ce qu’elle vivait au quotidien.

De l’honnêteté intellectuelle

Un reportage / documentaire qui souhaite faire prendre conscience d’une situation et dénoncer des dérives à son audience se doit d’utiliser les moyens en sa possession. Les 2 que j’ai vu coup sur coup utilisent des procédés similaires (l’interview où l’on sent les interlocuteurs gênés car pris en défaut), mais là où le reportage d’Arte ne joue pas (ou peu) sur l’émotion et la généralisation des processus en cours mais pointe des faits précis, celui de “Cash Investigation” cherche à faire réagir de façon instinctive le spectateur, et y parvient tout à fait. Loin de nier l’indécence des rémunérations vertigineuses des patrons & actionnaires, on peut aussi ne pas déformer les faits pour en faire un réquisitoire à charge d’une honnêteté intellectuelle douteuse.

En conclusion

Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : ce type d’émission est indispensable, la pugnacité d’Elise Lucet est à souligner, les faits dénoncés doivent l’être avec force, mais la course à l’audience semble quelque peu dévier la rigueur journalistique. On ne peut que souhaiter une approche moins sensationnaliste des sujets traités permettant une vraie crédibilité à ce programme.

Note

[1] Qui me font fuir immédiatement. Là j’ai réussi à passer outre.

L comme larmes

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Les larmes de Kaoline

Je me sens kaoline après cette journée de travail. J’ai versé quelques larmes en rentrant. C’était tellement, trop, tant, et tout les superlatifs n’y suffiraient pas, intense. Entrer dans la chair de mon texte, qui est aussi la chair de ma vie. Jusque là, il était encore en gestation. Il est en train de naitre. A sortir par la bouche des acteurs, à se transformer par eux, en eux. Chaque coupes, chaque sacrifice de mots l’épure et le grandi. C’est beau.

Parfois surgi la pensée “c’est ça que j’ai écrit ?” il devient tellement plus grand que moi, que nous. Il devient Tous.

Je me sens kaoline et mes larmes sont venues avant les mots pour me dire, c’est beau le chemin de la sublimation.

Mot d’hier: kaolin, (ce sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement de kaolinite, soit des silicates d’aluminium. Découverts à l’origine en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la porcelaine.)
Mot d’aujourd’hui : Larme.

Marguerite

Ma première pensée est pour cette jolie fleur qui agrémente si bien les les bouquets champêtres !

Et puis aussi la comptine:
il m’aime,
un peu,
beaucoup
passionnément
à la folie
pas du tout

Mais je pense que je ne serai pas la seule à effeuiller la marguerite…

Alors j’ai envie d’évoquer un autre souvenir d’enfance: une des sœurs de mon père s’appelait Marguerite, nous l’appelions Tante Guite; avec sa sœur Denise, elles tenaient une ferme dans le bocage normand; elles nous accueillaient souvent l’été, on retrouvait là d’autres jeunes cousins et cousines et aussi des enfants “en difficulté” qui venaient prendre l’air de la campagne. Tante Guite était celle qui passait le plus de temps aux fourneaux, et ses plats et ses desserts étaient des vrais régals : ah là là son flan aux œufs caramélisé avec le fer chauffé dans la braise du fourneau … miam ! Que cela sentait bon dans cette cuisine !
Tante Denise elle, était plutôt l’animatrice, elle nous emmenait en balade, nous faisait faire la sieste sur des transats sous le tilleul. Et le soir venu, elle se mettait au piano et nous faisait chanter (il n’y avait pas la télé, ni internet, ni les consoles); on faisait aussi de belles parties de Monopoly, petits chevaux, cartes…Nous avons vraiment passé de très bons moments avec Marguerite et Denise !

Larme

Larme : moyen de pression utilisé par nos compagnes pour obtenir ce qu’une saine réflexion nous interdirait de leur donner…. Lire Larme

Larme

Bon, après ma visite hebdomadaire chez mon dentiste, il s’avère qu’il va falloir que j’attende encore 5 ou 6 semaines la fin de la cicatrisation de la gencive avant d’envisager la suite. A priori, si le spécialiste qui devrait me l’implanter dis que c’est possible (après radio vu qu’il y a un nerf qui passe pas loin), ça sera un implant et ensuite de la déco par dessus.

Je trouve ça bizarre d’ailleurs, d’attendre 6 semaines que ça cicatrise pour rouvrir ensuite pour forer et installer une vis (l’implant), pas vous ? Ça va donc encore prendre des semaines avant que ça re-cicatrise. La logique dentaire est un peu spéciale je trouve.

Dans le cas contraire ça sera un pont (dixit mon dentiste), en fait c’est ce qu’on appelle usuellement un bridge, qui justement est la traduction anglaise de pont. C’est bien fichu ! Mais ça veut dire casser (ou plutôt adapter) les deux dents qui entourent celles qui a disparu, spa non plus la joie.

Bon, ça va pas me tirer une larme, mais je commence à trouver le temps long !


Quelques nouvelles des travaux, puisque ça a l’air de vous passionner :-)

Casque sur la terrasse

Visiblement un ouvrier c’est noyé dans notre piscine ! Sinon ce matin ils [les ouvriers, en tout cas ceux qui ne sont pas encore noyés, NDLR] arrachaient de bon cœur l’ancienne couche d’étanchéité qui, si vous avez suivi, n’étanche plus rien du tout puisque l’eau coule directement dans le salon du voisin d’en dessous.

La bonne nouvelle c’est que dans la foulée il vont refaire ladite couche et qu’on peut raisonnablement espérer que ce sera la fin de la douche en dessous !


À demain pour de nouvelles nouvelles fraîches…

Larme…

abc040315.jpgClamart - Mai 2008

Vous aviez dit larme?

Tant pis, je ne regrette pas mon erreur, il y a eu trop de larmes pour moi cette année, je n’ai pas le goût à utiliser ce mot!

Le mur invisible

Puisque je suis en voyage, quelques articles seront programmés.

Le mot du jour est facile et difficile à la fois. Étant donné que je ne suis pas étanche, des larmes, j’en verse tous les jours, souvent pour des conneries (un livre, un film, une conversation qui me rappelle des souvenirs), heureusement ça ne dure pas. J’essuie mes yeux, je nettoie mes lunettes (avez-vous remarqué que les larmes projettent des gouttes de sel sur les verres ?), et c’est reparti.

Mes dernières larmes ont été pour ce livre : « Le mur invisible » de Marlen Haushoffer.

« Le Mur invisible (Die Wand), publié en 1963, est le roman le plus célèbre de l’écrivaine autrichienne Marlen Haushofer. Il décrit la vie d’une femme survivant en pleine forêt des pré-alpes autrichiennes, isolée du reste du monde par un mur invisible. » Wikipedia

Nous avions vu le film à la télé, et M. Blanc m’a fait une surprise en m’offrant le livre. Le film est pas mal, mais comme souvent, j’ai préféré le livre. Il m’a happée d’un bout à l’autre, impossible de le quitter, sauf pour les repas. Dur mais passionnant.


Larme

Il m’arrive très souvent de verser ma petite larme, au cinéma, au théâtre, en lisant, ou en écoutant de la musique… Cette émotion qui me submerge et que je ne peux contenir, s’accompagne souvent de chair de poule et de frissons. Ce n’est pas nécessairement de la tristesse, simplement une forte émotion esthétique ou sentimentale.

Certaines circonstances de la vie : départs, deuils, déceptions, me font verser plus d’une larme.

Certes, je peux aussi verser une petite larme en épluchant et éminçant les oignons: c’est moins sentimental, mais peut s’avérer très bon quand je prépare la pissaladière, par exemple ! Hum !

N’oublions pas le “juste une larme ” de bon vin, quand je pense avoir déjà bien consommé mais qu’il est si bon ….

Lame...de couteau

Je nourris une passion compulsive pour les couteaux de cuisine que je collectionne depuis de longues années. Parfois, j’en donne, à ma sœur, à mes filles, toujours contre une pièce de monnaie afin que cela ne coupe pas le fil de l’affection!
Le couteau décline tout d’abord une terminologie inattendue et imagée: la lame aiguisée à l’instar du mot qui claque sans hésitation, le fil sur lequel le doigt aventureux peut laisser quelques gouttes de sang, la garde et la mitre (le Rouge et le Noir?), enfin, se faufilant à l’intérieur du manche, la soie fine, longue, élégante et racée…
La ronde des couteaux de cuisine : le couteau à jambon, à la longue lame souple, cannelée, le couteau tranchelard, large et trapu, le couteau d’office, dont le manche épouse la paume, facile à manier pour les gestes courants, le couteau à fileter ou couteau filet de sole à la découpe précise, le couteau à désosser, pointu et précis, mais aussi le large couperet qui est rangé dans un tiroir inaccessible et que je n’ai jamais utilisé, le saigne-poulet, court, à la lame très étroite, idéal pour désosser les volailles…

Je n’oublie pas mes fidèles laguioles (un à la Grangeneuve, un ici sur l’île), les seuls que j’utilise à table!

lame.jpg

Larme

Elle en a versé cette petite fille
quand elle n’a plus trouvé
son goûter.
Sa mère m’a raconté
à l’école, il y a un voleur,
de goûter !

04/03 : l comme larme

Jamais de larme à l’œil, avec ou sans oignon,
épluchage de ma vie, douleurs et abandons.
Il y a si longtemps que je n’ai pleuré…
Et pourtant, paraît-il, j’aurais pu.

Larme végétale

J’ai la larme facile devant un film émouvant, si un homme pleure, au moment des adieux, quand j’épluche un oignon, en voyant un animal souffrir, par temps très froid, avec le soleil dans les yeux. Transpiration d’un monstera deliciosa qui témoigne […]

Larme

(Jeu des 366 Alphabétiques expliqué là-bas.)

Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.

Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu’on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.

Le cœur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s’alambique pas.

De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer ?
De jeter, comme on dit, l’huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.

Sonnet LII du recueil Les Regrets de Joachim du Bellay

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Avant du Bellay, j’avais pensé à Henri Calet qui a écrit sur son agenda deux jours avant sa mort :

« C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. »

(J’avais déjà proposé de lire Henri Calet ici : La plus belle femme d’Europe.)

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Dans les extraits ci-dessus, le mot du jour est employé au pluriel. Si vous tenez au singulier, vous m’ennuyez un peu mais comme j’ai bon cœur, voici quand même une citation pour vous satisfaire : « Rien qu’une larme dans tes yeux et c’est déjà la fin du monde ». C’était une chanson de Mike Brant. Vous êtes content ?


D’autres auteurs inspirés du même mot là-bas

Lacrymal...

La première fois que tu m’as dit « je t’aime », j’ai eu une larme de bonheur…

La dernière fois que tu m’as dit « je pars » j’ai eu une larme de malheur…

Quand cette petite fille est née, c’était des larmes de joie

Quand mon père nous a quittés des larmes de tristesse.

Quand des fous ont tiré sur des dessinateurs, des larmes d’incompréhension

Quand 4 millions de personnes sont descendues dans la rue des larmes d’espoirs…

Quand je pense à hier, ce sont des larmes nostalgiques,

Quand je pense au futur, des larmes d’angoisse

 

La vie est jonchée de larme de fond qui nous emporte par surprise ; des larmes tranchantes pour mieux ciseler les sentiments…

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Le mot du jour : Larme.
La liste des 366 Alphabétiques
Les participants du 366 Alphabétiques